Le 21 décembre 2019
Pour son quatorzième pays visité, la Handspring Puppet Company d’Afrique du Sud pose ses valises à la Seine Musicale de Boulogne avec War Horse et nous propose, malgré quelques longueurs, un musical historique spectaculaire.
- Durée : 2h35
- Auteur : Michael Morpurgo
- Metteurs en scène : Marianne Elliott - Tom Morris
- Genre : Spectacle musical / Comédie musicale
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Résumé : Dans la campagne anglaise, Albert coule des jours (presque) paisibles avec ses parents. Un jour, son père revient de la ville avec Joey, un poulain… pour la plus grande joie de son fils. L’animal deviendra alors le compagnon d’enfance d’Albert. Nous sommes en 1914 et la Première Guerre mondiale éclate. L’infanterie britannique, qui dispose d’un escadron de cavalerie, achète des chevaux dans tous le pays et s’engage à galop perdu dans le conflit européen. Albert, alors âgé de seize ans, ne peut être volontaire et doit laisser partir Joey son fidèle compagnon. Il n’aura de cesse de tout faire pour le retrouver jusqu’en 1918. Le Royaume-Unis importa 468 088 chevaux sur le front et en réquisitionna 730 000 autres en France pour combattre les allemands. Cependant les chevaux de chair des alliés ne furent pas à la hauteur face aux chevaux d’acier à grosses chaines et des mitrailleuses automatiques de l’envahisseur. A la fin de la guerre, seuls 60 000 bêtes revinrent de la guerre.
Notre avis : Pour mémoire, War Horse c’est :
– 25 prix internationaux et le Tony Award® de la « Meilleure Pièce de Broadway » en 2011,
– 34 comédiens et chanteurs sur scène.
– Une première mondiale en 2007 au National Theatre de Londres, suivie de deux saisons à succès
– Une tournée dans 97 villes et 13 pays dont Broadway, Toronto et Berlin, le Royaume-Uni, l’Irlande, l’Amérique du Nord, les Pays-Bas, la Belgique et la Chine.
War Horse at the New London Theatre - Photo by Brinkhof
La première partie du spectacle est joyeuse. Malgré une existence paysanne modeste, Albert et ses parents vivent au fil des saisons, sous la lumière chaude des douces soirées que l’on imagine refermer des journées passées dans les champs exhalant mille odeurs. Le jeune adolescent découvre la vie avec ce gros animal de compagnie qu’est Joey, un poulain qui a déjà un caractère bien trempé et qui a du mal à se laisser apprivoiser. Pourtant, Albert y arrivera et sa mère le conjurera d’arrêter de grandir, comme une prémonition.
Et puis Joey devient un bel étalon, c’est une fière monture, robuste et vive. La guerre éclate et la perte de liberté est consubstantielle à cette tragédie. Joey est réquisitionné pour un grand saut dans l’inconnu, sans Albert.
War Horse at the New London Theatre - Photo by Brinkhof
Quelle confiance accorder aux nouveaux cavaliers qui vont le monter ? Envers les autres chevaux ? Joey se retrouve seul avec les démons de l’Homme.
C’est l’immersion totale, avec une scénographie impeccable, dans les champs de bataille éclairés par les groupes électrogènes et qui remplacent violemment la lumière insouciante du passé du protagoniste.
Hommes et bêtes sont en selle dans un ballet désespéré vers un futur morne et noir, pour une guerre qui vit disparaître des milliers de personnes, sacrifiant la solidarité et l’amour des animaux. Chevaux décharnés, esclaves, hommes suppliciés : cette guerre n’a pas de sens, sauf qu’elle trace, pour les combattants, des tranchées directes vers la mort.
War Horse at the New London Theatre - Photo by Brinkhof
La seconde partie s’étire un peu en longueur, le contexte n’aidant pas à apaiser son impatience. Heureusement, même dans les pires moments, Joey aura toujours un ange gardien, pressentant probablement Albert à sa recherche.
Les marionnettistes cravachent dur, quel que soit leur accessoire, car tout est prétexte à marionnettes dans ce show fait de structures grandioses : les barrières, la maison de campagne, les arbres, le bateau, l’infirmerie et bien sûr les animaux : oiseaux et chevaux - dont les cris sont effectués par leurs manipulateurs. C’est LA troupe qui murmurait à l’oreille des marionnettes, comme il en existe peu dans le monde et pour une activité considérée comme désuète, mais toujours surprenante et magique.
Attention, le spectacle est en anglais, surtitré en français. Aussi, nous recommandons ce show à partir de 10/12 ans.
A défaut de venir à cheval en raison des grèves de transport, à partir du mercredi 18 décembre, vous pouvez prendre une navette fluviale mise en place par La Seine Musicale, pour assister aux représentations.
D’après le roman de Michael Morpurgo, adapté par Nick Stafford
Jusqu’au 29 décembre 2019 à la Seine Musicale.
La Seine Musicale
Île Seguin
92100 Boulogne-Billancourt
Galerie Photos
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