Wallace et Gromit : cœurs à modeler - la critique du film

Notre avis : Fondé en 1972 au Royaume-Uni, Aardman s’est imposé en quelques décennies comme l’un des studios les plus importants du cinéma d’animation international ; avec, en tête de gondole, Nick Park, le créateur de Wallace et Gromit. Si ces deux personnages en pâte à modeler ont acquis une renommée internationale en 2005 avec la sortie du long-métrage Wallace et Gromit : le mystère du lapin-garou, ils font, depuis la fin des années 80, l’objet de courts-métrages plus méconnus, qui ressortent sur les écrans pour notre plus grand plaisir.
En 2016, le film Wallace et Gromit : les inventuriers, regroupait déjà les courts-métrages Une grande excursion (1989) et Un mauvais pantalon (1993) et avait été salué par la critique et le public. Cette année, Nick Park rempile avec Wallace et Gromit : Cœurs à modeler, qui regroupe les courts-métrages Rasé de près et Un sacré pétrin, respectivement sortis en 1995 et 2008. Le premier a par ailleurs reçu l’Oscar du meilleur court-métrage en 1996.

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Comme dans Un mauvais pantalon, les deux films regroupés ici revisitent avec beaucoup d’humour le genre policier. Dans Rasé de près, Wallace et Gromit, laveurs de carreaux de leur état, font la connaissance de Gwendoline, une cliente qui leur a demandé de nettoyer la devanture de sa boutique de laine, et dont Wallace s’éprend immédiatement. Ce que Gwendoline ne dit pas, c’est qu’elle s’adonne depuis un moment au vol nocturne de moutons pour augmenter sa production, escortée par son bouledogue. Malheureusement pour lui, le gentil Gromit est accusé et arrêté. Il va tenter de s’évader pour prouver son innocence. Dans le second court-métrage, Un sacré pétrin, Wallace et Gromit, devenus boulangers, livrent quotidiennement des baguettes à leurs concitoyens. Mais les boulangers concurrents sont victimes d’un tueur en série. Alors que le serial killer a déjà commis douze meurtres, Wallace tombe amoureux de Piella, une égérie faisant la promotion des produits d’une boulangerie-pâtisserie, accompagnée de sa petite femelle caniche… et dont Gromit se méfie comme de la peste.

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On ne révèlera pas dans ce papier les ressorts scénaristiques des films. Ce que nous pouvons dire avec certitude, c’est que l’univers des deux héros est toujours aussi riche, fourmillant d’idées, avec ses personnages au physique et au look souvent originaux et improbables, ses situations rocambolesques – telle la séquence époustouflante dans laquelle Wallace, Gromit, Gwendoline et les moutons sont pris au piège d’une machine à tondre géante – et les inventions dévastatrices de Wallace – dont le fameux pétrin permettant de préparer du pain toutes les nuits. Rasé de près voit d’ailleurs apparaître le personnage de Shaun le mouton, à qui Aardman a par la suite consacré une série et un long-métrage. Une autoréférence plaisante et amusante.
Les scénarios, bien ficelés, les décors et les éclairages participent d’un suspense extrêmement bien distillé. Preuve qu’il n’est nul besoin de flingues, de violence et de FBI pour faire un bon film policier (il suffit de relire les romans d’Agatha Christie pour s’en souvenir). Preuve que le cinéma de stop motion et de clay animation peut être aussi remarquable que l’animation 3D. Preuve que l’art du court-métrage à encore toute sa place sur le grand écran.