Wake in fright - le test DVD

L’argument : John Grant, instituteur d’une école perdue dans le désert australien, décide de regagner Sydney pour les vacances. Mais il fait d’abord escale dans la petite ville minière de Yabba. Le soir, il joue son argent et se soûle. Ce qui devait être l’affaire d’une nuit s’étend sur plusieurs jours...

Le film : Wake in Fright (également connu chez nous sous le titre de Réveil dans la terreur), quatrième long métrage de la carrière du cinéaste Ted Kotcheff, participe grandement à l’émergence d’un renouveau du cinéma australien au tout début des années 70. Il fut sélectionné au Festival de Cannes 1971, l’année des ovations à Johnny s’en va-t-en guerre de Dalton Trumbo et Le Messager de Joseph Losey. Injustement refoulé à sa sortie par le public australien, puis longtemps oublié, ce portrait sinistre de l’Outback et de ses habitants, aux allures de cauchemar éthylique éveillé, aura bénéficié d’une ressortie inespérée en salles le 03 décembre 2014.

© La Rabbia / Le Pacte

La bobine menée dans la sueur, sous la chaleur fiévreuse et étouffante d’un soleil aveuglant, traite de la part d’animalité qui sommeille en chacun de nous. L’atmosphère générale intenable, arrosée à la bière, maltraite brutalement la psychologie de John Grant (joué par un Gary Bond exceptionnel), un jeune instituteur de passage dans une petite ville minière aux mœurs atypiques qui se révèleront progressivement de plus en plus dérangeants. En guise de paroxysme aux déambulations infernales de John Grant, une chasse aux kangourous insoutenable orchestrée de nuit qui devrait hanter encore longtemps l’audience après avoir vu défiler le générique.
Cette perle australienne importante, film caniculaire suintant par tous les pores, signée par celui qui deviendra onze ans plus tard le réalisateur de Rambo, est un choc à la portée telle que le spectateur aura bien du mal à en ressortir complètement indemne.

La critique complète : ICI

LE TEST DVD :
Beaucoup d’efforts ont été fournis par l’éditeur afin de mettre le film en valeur. Bonus concluants et image superbement restaurée.

Les suppléments :

Liste des bonus :
– Entretien avec Ted Kotcheff (22min)
– Documents d’archive comprenant "sur le tournage" (4min30) et "à propos de Chips Rafferty" (3min30)
– Wake in Fright : un tournant dans l’histoire du cinéma australien (6min)
– Wake in Fright perdu/retrouvé comprenant "une histoire rocambolesque (6min30) et "la restauration" (2min)
On apprécie tout particulièrement le long entretien à la fois éclairé et passionnant du réalisateur Ted Kotcheff. Bourré d’anecdotes mais aussi d’informations sur le tournage lâchées de la bouche de son maître d’œuvre en personne, les cinéphiles ayant apprécié le long métrage à sa juste valeur seront forcément comblés.

© La Rabbia / Le Pacte

L’image :

La copie magnifiquement restaurée et nettoyée de la plupart de ses impuretés gagne une seconde jeunesse. Les lumières et couleurs chaudes retrouvent ici tout leur éclat pour un rendu de très haute volée compte tenu de l’âge avancé du film. À noter également le travail de restauration sur les noirs qui deviennent lisibles dans les scènes nocturnes.

Le son :

Le point faible de la galette. Les voix sur les pistes VO anglaise DTS 2.0 et VF Dolby Digital 2.0 y sont malheureusement trop étouffées. Les sons d’ambiance fatigués souffrent de grésillements. On préfèrera la piste DTS anglaise pour sa clarté légèrement supérieure.