Le 25 mars 2015
Vincent Boujon signe un documentaire touchant et original, fort par moments, bien qu’inégal.
- Réalisateur : Vincent Boujon
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français
- Durée : 1h20mn
- Date de sortie : 1er avril 2015
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Vincent Boujon signe un documentaire touchant et original, fort par moments, bien qu’inégal.
L’argument : Cinq garçons ont décidé de s’initier au saut en parachute. Dans ce film drôle et sensible, ils vont éprouver cette fraction de seconde où l’on se décide à plonger dans l’inconnu. Où l’on prend conscience de sa fragilité, d’une mort possible, mais aussi de l’ampleur du monde et de l’intensité de la vie. Ce qui les rassemble ? Leur séropositivité.
Notre avis : curieuse idée a priori que de rassembler des homos séropositifs pour sauter en parachute, et de les filmer sans commentaire, et avec peu de musique. Le lien entre la maladie et le saut apparaît pourtant, d’abord dans le titre, ensuite dans les propos d’un jeune homme : il s’agit bien de s’éprouver comme vivant, de se sentir libéré de la pesanteur (SIDA, trithérapie). En ce sens le pari de nous faire partager ce moment est gagné : en tournant rapidement (6 jours), sans effets, Vincent Boujon rend tangible la fugacité et néanmoins la complicité qui se noue au fil de ces quelques heures qui respectent l’unité de lieu. L’aérodrome devient un no man’s land, hors la vie, qui sert de révélateur et de déclencheur : les apprentis parachutistes éprouvent anxiété et fierté, et une camaraderie qui se renforce par la grâce de cette expérience commune. Nul doute qu’après cette première, ils seront différents.
© Andana Films
Le documentaire suit leur parcours chronologiquement, à l’affût de regards, de gestes, tels ces beaux plans récurrents de visages levés vers le ciel, ou l’angoisse qui se lit dans les regards au moment de sauter. Les gestes, c’est aussi ce côté tactile des rencontres : des mains qui aident à tenir une posture, un soutien qui passe par une caméra attentive, proche.
Surtout, nous touchent les séquences de discussions : là se révèle l’humanité profonde de ces hommes, qui parlent sans tabou de la maladie, de la thérapie, du manque d’amour, bref de ce qui fait leur vie, à la fois singulière et terriblement banale. Dans ces moments une émotion forte passe, qui fait du spectateur un témoin empathique. Néanmoins, les scènes d’entraînement nous ont paru bien longues. De l’instructeur caricatural à la répétition des gestes, des positions et des consignes, on assiste à des rituels pesants et somme toute, sans grand intérêt, malgré un fou-rire communicatif.
Au total, si le film nous touche par ce regard à hauteur d’homme, sans voyeurisme ni condescendance, si le lien entre maladie et saut séduit intellectuellement, si le message d’espoir ne peut laisser indifférent, Vivant ! demeure inégal à cause de cette longue et minutieuse préparation.
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