Le 18 novembre 2023
Vincent doit mourir est un premier film inclassable, très imprégné de l’esprit de séries sur les zombies où, une fois de plus, Karim Leklou excelle dans ce rôle d’une victime débonnaire qui lutte pour se protéger et prendre soin de ses proches.
- Réalisateur : Stephan Castang
- Acteurs : Vimala Pons, François Chattot, Karim Leklou, Michael Perez
- Genre : Drame, Fantastique, Thriller, Drame fantastique
- Nationalité : Français, Belge
- Distributeur : Capricci Films
- Durée : 1h48mn
- Date télé : 5 novembre 2024 21:00
- Chaîne : Canal+ Cinéma
- Date de sortie : 15 novembre 2023
- Festival : Festival de Cannes 2023
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Résumé : Du jour au lendemain, Vincent est agressé à plusieurs reprises et sans raison par des gens qui tentent de le tuer. Son existence d’homme sans histoires en est bouleversée et, quand le phénomène s’amplifie, il n’a d’autre choix que de fuir et de changer son mode de vie.
Critique : Bienvenus dans les contrées mystérieuses de l’Absurdie ! Dans ce monde, manifestement bien éloigné de l’architecture de notre propre univers (!), il ne faut pas s’amuser à railler un jeune stagiaire dans l’entreprise parce que cela se transforme en ribambelles de rixes, incontrôlables. C’est justement ce qui arrive au pauvre Vincent, se retrouvant engagé à son corps défendant après avoir raillé un jeune homme nouvellement arrivé dans l’entreprise où il travaille. Pourtant, il n’est pas du genre à se victimiser, refuse de porter plainte contre ses agresseurs, mais doit bien s’avouer qu’il est dans le viseur d’une partie de ses concitoyens. Vincent doit mourir n’est pas vraiment un film de zombies. Pourtant, on retrouve dans cette étrange épidémie dont quelques personnes sont atteintes, des airs de George Romero ou, plus proche de nous, d’une certaine série bien connue des téléspectateurs.
- Copyright Capricci Films
Vincent doit mourir est un film de fuite et de survie. Le protagoniste, qui cumule tous les traits de l’antihéros avec son air bonhomme, son ventre grassouillet, et son incapacité à se défendre, doit se réfugier dans la maison bretonne de son père où, en plus des risques qu’il encourt au quotidien avec quiconque le croise, il doit lutter contre des problèmes pratiques comme la défection de fosse sceptique. Stéphan Castang offre pour son premier long-métrage une œuvre hybride qui joue avec les styles fantastiques, dramatiques et sentimentaux. Le cinéaste assume une photographie sombre, à la limite de la viscosité, qui dénote d’emblée un climat anxiogène, pas très éloigné de la décadence. La mise en scène adopte un style froid, sans emphase, mettant le spectateur dans l’embarras jusqu’à la fin, incapable de comprendre le phénomène. Il est vrai qu’aborder la question du point de vue d’une victime qui combat justement la victimisation est ingénieux et interroge sur la violence qui secoue nos sociétés contemporaines.
- Copyright Capricci Films
Le cynisme et le rire jaune ne sont pas écartés de ce récit d’aventure. Stéphan Castang reste toutefois mesuré : le propos demeure sobre, a priori apolitique, le cinéaste préférant soigner le portrait de son héros plutôt que plonger dans l’horreur ou l’absurdité totale. En ce sens, Vincent doit mourir joue avec la vraisemblance et le réalisme. L’objectif central demeure la psychologie complexe du personnage principal, qui se terre dans une maison sordide, aidé d’un ami qu’il a rencontré par hasard et qui souffre du même syndrome. Le film sonne comme une fin du monde à venir. Le pessimisme est lisible jusque dans les paysages humides et nus où la solitude semble avoir pris attache. En même temps, Castang égratigne sans complexe le monde du travail qui résout la question de la violence d’une façon bien pitoyable.
Vincent doit mourir sort des rangs grâce à l’implication et l’interprétation incroyable de Karim Leklou. À chaque film supplémentaire, le comédien donne à voir un éclectisme fascinant et une capacité à endosser tous les rôles. Une fois de plus, dans ce récit hybride, il déroule toute la complexité d’un personnage au prise avec une société malade, dont il est contre toute attente l’une des victimes principales.
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