Ville frontière - Archie Mayo - critique

Critique : Johnny n’a pas eu de chance pour sa première affaire. Pour défendre son ami Harry (Hobart Cavanaugh), victime d’un accident de la route, il a eu face à lui Dale Elwell (Margaret Lindsay), une riche héritière épaulée par son fiancé, également brillant, Brook Manville (Gavin Gordon). Johnny, humilié par le juge qui le raye du barreau, décide de quitter la pays et part refaire sa vie au Mexique où il va vite devenir le bras droit de Charlie Roak (Eugene Pallette), gérant de casino. C’est alors qu’il va faire la connaissance de Marie (Bette Davis), l’épouse désœuvrée de Charlie qui va vite s’enticher de lui.

Le sort s’acharne sur ce sympathique mais très ambitieux Johnny : croyant avoir conjuré le sort il va tomber dans les filets d’une plus ambitieuse que lui, qui lui fera payer son indifférence envers elle.

Ce petit film noir dramatique, mis en scène sans grande imagination par Archie Mayo et dont le scénario, tiré d’un roman de Carroll Graham, est assez bien écrit, vaut surtout pour ses interprètes principaux : Eugene Pallette, bon vivant, malin en affaires, mais aveuglé par sa passion pour son épouse ; Paul Muni, inoubliable dans Scarface de Howard Hawks (1932), cette fois du bon côté de la loi, gentil garçon trop ambitieux et un peu naïf ; et Bette Davis, oisive, autoritaire et prête à tout pour se défaire d’un encombrant mari.

Une série B, typique des productions de la Warner des années 1930, sans temps mort, qui file à toute allure, mais se trouve un peu gâchée par son improbable happy end.