Vert paradis

L’argument : Lucas, un jeune sociologue parisien, retourne dans son Béarn natal pour étudier le célibat masculin de cette région rurale. Au cours de son enquète, il audite deux de ses amis, Simon et Isabelle, dont le mariage a échoué dix ans plus tôt. Simon, célibataire, est resté au village tandis qu’Isabelle s’est mariée et vit à Paris. Persuadé que ces deux là s’aiment encore, Lucas va tout tenter pour les réunir à nouveau. Mais il ne s’aperçoit pas que c’est de lui qu’Isabelle est maintenant amoureuse...

Notre avis : Vert paradis s’inscrit dans la lignée d’un style cinématographique qui mixe l’étude anthropologique à la fiction. De par sa formation et sa généalogie, il n’est pas étonnant de voir Emmanuel Bourdieu exceller dans son postulat de base, c’est-à-dire montrer comment s’orchestrent les comportements sociaux dans une région rurale en voie de désertification. Sur ce terrain, le film nous en apprend beaucoup. Surtout que, finement menée, la réalisation se rapproche du documentaire à travers des interviews et des acteurs au ton juste (mention spéciale à Natacha Régnier).
Malheureusement, passé le montage maladroit des scènes de discussion en voiture, c’est dans l’intrigue amoureuse que le film montre toutes ses faiblesses. De marivaudage en quiproquo, le cinéaste tente de tenir le spectateur en haleine dans une sorte de suspense amoureux si prévisible qu’il en devient banal et ennuyeux. Vert paradis laisse comme un arrière-goût de film d’école qui mélange un contexte original et socialement intéressant à une fiction finalement molle et soporifique. Dommage.