Le 30 octobre 2024
Un film de super-héros qui a les charmes et les limites d’une sympathique série B, et vaut surtout pour le talent vorace de son acteur Tom Hardy.
- Réalisateur : Kelly Marcel
- Acteurs : Tom Hardy, Chiwetel Ejiofor, Rhys Ifans, Stephen Graham, Juno Temple, Ivo Nandi, Alanna Ubach, Cristo Fernández
- Genre : Comédie, Fantastique, Action, Film de super-héros, Film de monstre
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Sony Pictures Releasing France
- Durée : 1h49mn
- Titre original : Venom: The Last Dance
- Âge : Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
- Date de sortie : 30 octobre 2024
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Résumé : Eddie et Venom sont en cavale. Chacun est traqué par ses semblables et alors que l’étau se resserre, le duo doit prendre une décision dévastatrice qui annonce la conclusion des aventures d’Eddie et de Venom.
Critique : Lectrices, lecteurs, il n’est pas impossible que vous découvriez à l’occasion de cette notule l’existence de la saga Venom. Comment, voici donc que je découvre cette franchise et son personnage d’extraterrestre visqueux à la sortie de son troisième et dernier volet ? Soyez pourtant rassurés : vous n’êtes sans doute pas seul. C’est que la trilogie Venom constitue depuis ses débuts en 2018 la queue de comète du film de super-héros ; Sony, studio qui produit le film, possède les droits d’exploitation de héros de comic books peu connus du grand public : Venom, donc, mais aussi les chatoyants Morbius et Madame Web, eux aussi restés dans les annales de la médiocrité cinématographique. Tout ce petit monde forme même un univers baptisé Sony’s Spider-Man Universe… alors même que Spider-Man en est absent ! Ne pouvant rivaliser avec les héros capés qui font se déplacer les foules (Tony Stark et sa clique d’Avengers) ou ont l’honneur d’être adaptés par autre chose que des faiseurs anonymes (comme Christopher Nolan avec Batman), Venom déroule ainsi son petit programme bisseux, loin des carcans de plus en plus étroits du genre super-héroïque.
- © 2024 CTMG, Inc. Tous droits réservés.
Paradoxalement, c’est ce côté série B bancale, mal dégrossie, pas prétentieuse pour un sou, qui donne tout son sel au film. Tout cela n’est pas bien fameux, certes, mais personne, devant ou derrière la caméra ne prétend tourner Hôtel du Nord ou Taxi Driver… Les seconds rôles (Juno Temple, Chiwetel Ejiofor, Rhys Ifans… Que des Anglais !) jouent leur personnage de la seule façon vraiment valable dans ce genre de films : en poussant tous les curseurs à fond. La (primo) réalisatrice, Kelly Marcel, orchestre les affrontements entre extraterrestres gluants et dégoulinants avec un certain style. Et le scénario s’autorise même des moments rigolos et détonnants comme on en voit peu dans les films à gros budget, comme cette scène où une famille de babas cool chasseurs d’OVNI entonne l’une des plus étranges – et donc les plus fondamentalement bowiesques ! – versions de Space Oddity qu’on ait vu au cinéma.
Surtout, The Last Dance a dans sa poche un atout majeur, un as : Tom Hardy, l’un des acteurs les plus fous et passionnants de sa génération. Hardy pourrait se contenter de somnoler, de passer prendre son chèque en rêvant aux grands films à petit budget (comme The Bikeriders) qu’il tourne le reste du temps. Mais ce serait mal le connaître : qu’il joue pour Nolan, George Miller ou dans ce genre de pochades, Tom Hardy n’a qu’une vitesse, et s’empare de chaque rôle avec la même énergie vorace. Rien que pour ça, The Last Dance mérite donc presque le coup d’œil : Hardy joue le rôle dual de l’humain et du symbiote Venom, relation à laquelle il s’amuse à donner une résonance presque queer ; Hardy module sa voix – une habitude chez l’acteur – pour que Venom parle comme les grands rappeurs de jadis, tels Busta Rhymes ou Notorious BIG ; Hardy enfile un costume trois pièces et un nœud papillon, comme un pied de nez aux rumeurs qui font de lui le prochain James Bond… Grâce à ce comédien tête brûlée, cet ultime tour de piste – qu’on abordait avec la même joie que devant une grève SNCF – s’avère donc beaucoup moins pénible que prévu.
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Dommage, cela dit, que Sony n’ait pas bien compris ce qui faisait le maigre intérêt de cette saga et laisse délibérément la porte ouverte à une suite – et à l’émergence d’une « Lady Venom » – dont Hardy sera vraisemblablement absent. Au risque de plonger, après cette « dernière danse », dans l’ombre et l’indifférence.
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