Universal War Two T.2 : La critique BD

Résumé :
La menace était palpable, elle est désormais concrète. Sur Canaan, les descendants de Kalish hésitent à rapatrier les humains du système solaire, qui après avoir été privés de la Terre lors de la Première Guerre universelle, ont désormais perdu le soleil. La faute à des triangles d’ombre mystérieux et irrésistibles. La jeune Théa a réussi à ramener quelques jeunes de Mars mais doit s’incliner face à la volonté du Conseil du Sanhédrin, qui ne voit pas d’un œil bienveillant des hommes pas assez sages. Tout bascule cependant lorsque de nouveaux protagonistes entrent dans la bataille.

­­© Casterman 2014

Les Triangles, toujours aussi mystérieux et implacables.

Notre avis :
La Terre promise lance vraiment la guerre du second cycle. Autant Universal War One avait opté pour une guerre cachée, avec un ennemi quasi intérieur, et jouait sur la surprise du voyage spatio-temporel, autant Universal War Two change de registre. Les personnages sont moins nombreux, mais toujours difficiles à cerner, et Denis Bajram n’hésite pas à puiser dans son premier cycle. Rappels et clins d’œil sont bien là, mais ce que l’on retient, c’est une déclaration de guerre en bonne et due forme. Ce n’est pas un spoiler, dès le début de l’album, la première planche le prouve : l’humanité n’est pas seule dans l’univers. Par contre, elle semble faire un peu n’importe quoi, de quoi attiser la colère de toutes les autres galaxies. Triangles emprisonneurs, bombardements planétaires, batailles spatiales et encore davantage vont donner un rythme emballé à l’action. Celle-ci va également être boosté par la possibilité de Canaan de voyager dans le temps, de quoi relancer le débat sur le paradoxe temporel.

UW2 Planche 4

© Casterman 2014

Graphiquement, ce nouveau tome n’a rien à envier aux précédents : un style soucieux du détail, faisant la part belle à l’espace et aux vaisseaux, sans oublier les références aux grands artistes. Les planches sont belles et ordonnées, comme une équation quantique du grand Kalish.

Entre Le voyageur imprudent de Barjavel et Spin de Robert Charles Wilson, La Terre promise est clairement le tome le plus agité de toute la saga de science-fiction. Un vrai coup de fouet qui peut surprendre pour des lecteurs habitués aux scènes d’action plutôt courtes par rapport aux temps morts de discussions, et aux flashbacks émouvants.
Sans se révolutionner, Bajram a donc été plus loin et plus vite dans le déroulement de sa nouvelle guerre universelle. Il faut bien garder en tête que ce n’est que le tome 2 d’une série de 6, qui apporte beaucoup de (grandes) questions, et donc peu ou pas de réponses. Forcément, les prochains tomes seront scrutés avec grande attention pour voir où ira l’histoire, mais La Terre promise donne véritablement un souffle, un suspense et une intrigue à ce nouveau cycle, le faisant passer dans l’univers du space-opéra et moins dans la science-fiction psychologique. De bon augure pour la suite.