Le 28 janvier 2018
Véritable manuel de vie éternelle, Beigbeder nous livre ici les formules de son grimoire techno-avant-gardiste.
- Auteur : Frédéric Beigbeder
- Editeur : Grasset
- Genre : Biographie
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Sortie : le 3 janvier 2018
Notre avis : A 52 printemps, Frédéric Beigbeder sort un livre aux éditions Grasset et un enfant aux éditions de sa femme, la jeune et charmante mannequine Lara Michelli. L’un est indissociable de l’autre dans cette autofiction* Une vie sans fin, où le personnage cherche tous les moyens possibles pour perpétuer la vie.
Sous la forme d’un guide du routard en pays de jouvence, il nous raconte comment, en Israël, en Suisse, aux Etats-Unis, l’informatique et le génie génétique mettent doucettement la faucheuse sous sédatif pour qu’elle arrête de nous prendre la tête. On va pouvoir vivre longtemps avec ceux qu’on aime !
Quand trouverons-nous en gondoles de parapharmacie des forfaits offrant des années de vie supplémentaires : 100 ans, 200 ans et illimités ? Réponse à la fin de l’ouvrage.
ATGC :
A n’en pas douter, le livre a déjà une vertu journalistique en nous (re)photographiant tout ce qui se fait officiellement en Occident au sujet de la santé et de la longévité. Le scrapbooking chromosomique propose : découpage de séquences d’ADN, rallongement des télomères, reconfiguration du VIH, impressions 3D d’organes… Encore quelques lignes de code et l’on devrait éviter la mort autrement qu’en la fuyant bêtement à Samarcande.
Très drôle, Frédéric Beigbeder l’est quasiment à chaque ligne, il en déroule des pages, des colonnes. Une fontaine à punchline. C’est frais. Il n’a pas atteint sa date de péremption. Son style est une immense dédicace à notre Woody Allen, tout juste trente ans de plus, qui depuis qu’il a signé chez Faust Pictures, a épousé sa fille adoptive, est de plus en plus drôle, et de plus en plus productif. Beigbeder tient là sa feuille de route jusqu’en 2048.
Grand roman ! On ne peut pas dire cela, car si le sujet est passionnant, bien présenté, intelligemment mené, dans un style d’écriture sans matière grasse, il manque une puissance d’invention notamment dans la dernière partie, qui devrait aller très au-delà du ping-pong spirituel ou de l’interview romancée.
C, la lettre C, est la dernière initiale de notre alphabet désoxyribonucléique qu’emploie la nature pour écrire la vie. Qu’aurait-elle écrit avec 26 lettres on peut se le demander ? Anyway, Frédéric fait œuvre avec elles, et c’est ce qui a le plus de chance de survivre pour le moment…
Quand il sera mort, bien plus tard, ses enfants liront Un jour sans fin et se souviendront que leur papa aimait la vie, qu’il aimait leur mère, qu’il les aimait eux comme les plus stupéfiants miracles qu’il ait pu vivre.
Vous qui appartenez à la grande migration clubbiste née en 60 qui est partie de la dancing-night vers la gym suédoise, vous qui appartenez à la grande migration 2000, qui a quitté le steak frites pour s’installer dans le soja spiruliné, militants pour la résurrection des mammouths, vous qui ne voulez pas mourir, vous qui aimez survoler les choses élégamment, plutôt que de vous y noyer, vous qui en voulez toujours plus même si ce n’est pas la voie de la sagesse, vous les dandy, vous les plus érudits de la presse « gens », robotphiles, gattacatistes, transhumantes et les autres, rêvez avec Frédéric d’« une vie sans fin ». Zure osagarriari** comme on dit en Pays Basque.
* autofiction : histoire bidouillée de « moi je »
** À votre santé !
Date de parution : 03/01/2018
Editeur : Grasset
Nb. de pages : 347 pages
Dimensions : 14,7 cm × 21,2 cm × 2,8 cm
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