Le 9 juin 2020
De la poésie en carton-pâte, mi-Jeunet, mi-Gondry. On a déjà vu et on n’aime pas le sirop.
- Réalisateur : Mathias Malzieu
- Acteurs : Rossy de Palma, Nicolas Duvauchelle, Marilyn Lima
- Genre : Drame, Fantastique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Sony Pictures Releasing France
- Durée : 1h42min
- Date télé : 6 février 2021 20:40
- Chaîne : OCS Max
- Reprise: 22 juin 2020
- Date de sortie : 11 mars 2020
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Résumé : Crooner au cœur brisé, Gaspard s’était juré de ne plus retomber amoureux. Quant à Lula, jolie sirène, elle n’a que le chant pour se défendre des hommes, en faisant s’emballer leur cœur jusqu’à l’explosion. Lorsque la Seine en crue vient déposer Lula au pied du Flowerburger, la péniche-cabaret où chante Gaspard, c’est un mini-tsunami qui va bouleverser leur existence. Lui, l’homme qui a souffert d’avoir trop aimé, et elle, la créature qui n’a jamais connu l’amour, vont apprendre à se connaître. Et à chanter d’une même voix…
Critique : Adaptant son propre roman poétique, le chanteur de Dionysos nous propose une sorte d’objet hybride, qui convoque à la fois Jean-Pierre Jeunet et Michel Gondry, avec un soupçon de Tim Burton, fait confiance aux contrastes de couleurs chaudes et froides, pour cliver la temporalité selon le passé de l’enfance et le présent de l’âge adulte. Et devinez ce qui doit l’emporter ? Pour le reste, réduite à un joli livre d’images, cette relecture du conte d’Andersen met en jeu un crooner mélancolique, a priori vacciné contre l’amour, et une jolie Sirène sortie de la Seine, qui n’a jamais connu les sentiments, sorte d’avatar de Daryl Hannah dans Splash, à laquelle on pense immanquablement. La réalisation, qui privilégie la monstration d’objets chinés dans des brocantes, selon une esthétique rétro elle-même en forme de recyclage, s’accommode d’une suite de saynètes parfois sans queue (de poisson) ni tête (de veau), qui baigne dans l’esthétique des clips eighties, ceux de Mondino, gentiment décalés, gentiment emmerdants, pour tout dire. La recette du long-métrage est très bien résumée par Nicolas Duvauchelle lui-même : "transformer le réel en quelque chose de magique". L’inconsistance de son personnage vaut bien cette formule.
Cerise sur cet étouffe-chrétien, une joli découpe de pointillés dans le patron d’une capitale à nouveau fantasmée, comme un jadis si cher à Amélie Poulain, où Paname, mis sous cloche, avec de la neige à touristes, devenait - on s’en souvient - un terrain de jeu : ici, les personnages y évoluent comme des dépliants de syndicats d’initiative, prolixes en phrases à l’eau de robinet, tandis que la tour Eiffel scintille, jamais aussi belle que lorsque la nuit la saisit. Dans ce divertissement de fête foraine, la mécanique du cœur est réglée en mode horloge prévisible, avec l’aiguille directement plantée dans des souvenirs qui ont des vertus pétrifiantes.
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