Le 13 décembre 2016
Rire pour ne pas pleurer. C’est ce que nous propose ce film sensible traitant d’un sujet terrible : la perte d’un enfant.
- Réalisateur : Asaph Polonsky
- Acteurs : Shai Avivi, Evgenia Dodina, Tomer Kapon
- Genre : Drame
- Nationalité : Israélien
- Durée : 1h38mn
- Date de sortie : 14 décembre 2016
- Festival : Festival de Cannes 2016
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Résumé : À la fin du Shiv’ah - les 7 jours de deuil dans la tradition juive - l’existence doit reprendre son cours. Tandis que Vicky, sa femme, se réfugie dans les obligations du quotidien, Eyal, lui, décide de lâcher prise… Avec un ami de son fils défunt, il partage un moment de liberté salvateur et poétique, pour mieux renouer avec les vivants..
Notre avis : Le titre fait référence à cette tradition de la religion juive qui veut que, lors d’un décès, les personnes endeuillées soient, durant une semaine, soutenues par leurs parents et amis. Le jour suivant cette période de recueillement, il est coutume de reprendre sa vie là où elle s’était arrêtée. Mais comment est-il possible de faire aussi rapidement son deuil quand on vient d’enterrer son fils de 25 ans, emporté par un cancer ? C’est sans une once d’apitoiement mais bien plutôt sur le ton de l’humour détonant que le réalisateur Asaph Polonsky, dont c’est le premier long-métrage, décrit le nouveau quotidien d’un couple qui doit apprendre à continuer à vivre et, dans un premier temps, à surpasser cette épreuve.
- Copyright Black sheep film productions Vered Adir
Même si leur union est solide, cet événement tragique ne manquera de déstabiliser leurs trajectoires devenues divergentes. Vicky, la mère, tente de renouer sagement avec sa vie sociale : elle remplit le réfrigérateur, veut retrouver son poste de professeur au plus vite, pense à prendre rendez-vous chez le dentiste. La routine quotidienne tient lieu de parade. Eyal, le père, décidant que désormais plus rien n’a fait vraiment d’importance, opte pour l’absurde et l’incorrect. Sous l’œil perplexe de sa femme, il commence par perturber la partie de ping-pong d’une bande d’enfant, puis décide de se fâcher définitivement avec ses voisins qu’il ne supportait plus depuis déjà longtemps, ce qui ne l’empêche pas de s’accoquiner avec leur fils, un jeune homme immature, histoire de fumer en sa compagnie le reste de cannabis thérapeutique, dont son défunt fils n’a plus besoin. Ses actions décalées, portées par un comédien (Shai Avivi) bougon et émouvant, fort d’un jeu toujours juste, provoquent le rire sans rien cacher de l’intensité du calvaire qu’il endure, un rire mélancolique et noir qui nous permet de pénétrer au cœur de cette tragi-comédie. L’attitude de sa femme, désemparée face aux puérilités de son mari, achève d’installer le récit entre gravité et humour tendre.
- Copyright Black sheep film productions Vered Adir
Optant finalement d’orienter son intrigue vers la sobriété, le réalisateur nous offre une scène poignante dans le cimetière jusque là inaccessible pour le père. L’écoute de l’hommage funèbre qu’un homme rend à sa sœur disparue, voisine de caveau de son fils, l’autorise, en le partageant avec d’autres, à accepter son deuil.
Avec son scénario totalement maîtrisé et ses dialogues efficaces, Une semaine et un jour est un hymne à la vie généreusement humain.
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