Le 9 février 2015
Une belle comédie aux registres variés, portée par des acteurs convaincants.
- Réalisateur : Armel Hostiou
- Acteurs : Vincent Macaigne, Kate Moran, Sofie Rimestad
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français
- Durée : 76 mn
- Date de sortie : 11 février 2015
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Une belle comédie aux registres variés, portée par des acteurs convaincants.
L’argument : Par amour, Vincent a suivi Barbara à New York. Mais elle ne veut plus de lui. Obsédé par l’idée de la reconquérir, il décide d’aller jusqu’au bout…
Notre avis : Dans cette oeuvre un rien mélancolique, le réalisateur Armel Hostiou explore de manière originale un sujet topique, l’amour malheureux. Une histoire américaine brosse en effet le portrait de Vincent, un Français ordinaire venu s’exiler à New York pour y suivre Barbara, qu’il aime éperdument. Malheureusement, cette dernière est en passe de refaire sa vie, et le garçon se retrouve seul, refusant de rentrer en France tout en étant incapable d’envisager, aux Etats-Unis, une vie sans elle.
Cette situation devient rapidement source de tensions, traitées d’abord sur un mode comique, puis de manière plus âpre en raison du comportement obstiné de Vincent, dont la persévérance va faire vaciller la cadre conventionnel de la comédie. La première partie est ainsi délibérément drôle, le personnage s’évertuant à recroiser son ex en toute situation pour tenter de lui parler et de la reconquérir, sans craindre un seul instant de passer pour un indésirable (scène de la galerie d’art). Mais à partir de la rencontre avec Sofie, et de la mélancolique errance qui s’ensuit, le comportement de Vincent ne prête plus seulement à rire. Dans une ambiance diurne et plus urbaine, le personnage apparaît beaucoup plus seul que dans la première partie, affaibli physiquement (il se bagarre) et traînant dans les rues surpeuplées de New-York une dégaine de grand malade. Sa persévérance amoureuse, jusque-là prétexte à divers gags, se mue alors en une obsession qui va rendre impossible tout compromis avec Barbara - alors même que le compromis est une issue attendue, et commode, dans la comédie romantique.
Se crée ainsi, au fil des séquences, une tension entre le cadre inaugural mis en place par le cinéaste et les travers de son protagoniste, qui semble échapper à toute mesure. Tension qui apparaît de manière nette dans la scène de demande en mariage. L’épisode, certes non dénué d’humour, crée rapidement un malaise chez le spectateur, qui voit Vincent pris au piège de ses propres illusions et tomber peu à peu dans le ridicule. La scène s’achève en humiliation et amorce la dernière partie du film, nocturne et désenchantée, au cours de laquelle Vincent, devenu fantomatique, reçoit la visite de sa famille et travaille dans un entrepôt de poisson (mise en scène réaliste qui accentue d’autant plus le désenchantement du personnage). Ainsi Une histoire américaine, qui débute comme une comédie ordinaire, évolue de manière ténue vers le drame.
Le film doit une bonne part de sa réussite à cette construction, qui permet de brosser en creux le portrait d’un grand solitaire (et de l’amour moderne). On en appréciera les nuances, les multiples facettes et les comédiens talentueux - à commencer par Vincent Macaigne, très amusant dans le rôle du Français incapable d’aligner deux mots d’anglais, littéralement lost in translation. Sofie Rimestad, que l’on découvre, incarne à merveille les espoirs déçus de la jeunesse, et Kate Moran est aussi simple qu’émouvante dans le rôle de Barbara.
Extraits :
Bande-annonce :
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