Le 13 juin 2023
Un veuf assez triste et une épouse frustrée unissent leurs solitudes. Plutôt sympathique, mais trop lent, ce téléfilm aurait gagné à densifier la psychologie de ses personnages par des situations et des dialogues moins attendus. La mise en scène trop sage n’arrange rien à l’affaire.


- Réalisateur : Félix Karolus
- Acteurs : Senta Berger, Thomas Thieme , Antje Traue, Peter Simonischek
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Allemand
- Distributeur : Arte
- Date télé : 12 mai 2021 13:35
- Chaîne : Arte
- Titre original : An seiner Seite
Résumé : Walter est un grand chef d’orchestre. Son épouse vit dans son ombre et souhaiterait qu’il s’occupe davantage d’elle. De guerre lasse, elle renonce imperceptiblement à sa vie de couple et trouve en Martin, un veuf accorte, le meilleur des confidents...
Critique : Tout commence par le concert d’un orchestre symphonique. Un maestro le dirige, que la caméra saisit en contre-plongée, entièrement dévolu à son art, bientôt célébré par une salve d’applaudissements. L’homme s’appelle Walter. Son épouse Charlotte l’attend dans les coulisses et, sitôt la représentation musicale terminée, après les remerciements d’usage des spectateurs admiratifs, Walter et Charlotte rejoignent leur paisible et confortable demeure. Les premières minutes semblent s’accorder au rythme d’un bonheur conjugal retrouvé, puisque le couple était constamment séparé, en raison des tournées incessantes de Walter. Les séquences s’enchaînent, nourries par la banalité des dialogues et la quotidienneté des situations.
L’élément perturbateur, qui advient après une petite dizaine de minutes, a le mérite de susciter l’interrogation : pourquoi le dénommé Martin tient-il absolument à prélever de la terre dans le jardin des protagonistes ? Le motif qu’il invoque semble bien léger et l’on se doute que d’autres raisons irriguent en profondeur les actions de ce curieux bonhomme. Dès lors, cette œuvre a le choix de bifurquer vers le thriller psychologique, le récit fantastique ou l’histoire résiliente. On connaît suffisamment le profil du téléfilm Arte diffusé le vendredi soir, pour juger les deux premières hypothèses hautement improbables. D’autant que la douce mélodie d’un piano extradiégétique ne convient pas à la matrice d’un scénario anxiogène. Plus l’histoire avance, plus s’esquisse le portrait bovaryste d’une femme malheureuse, musicienne émérite restée dans l’ombre de son mari, particulièrement chagrinée d’apprendre que celui-ci, séduit par une proposition alléchante, préfère sa passion professionnelle à une vie de couple. A cette frustration, s’ajoutent les reproches de sa fille devenue adulte. Dans cette configuration hautement contrariante, le triste Martin aura sans doute une carte à jouer pour unir son deuil réel à un renoncement symbolique. A moins que Walter ne se ressaisisse...
Deux solitudes se rejoignent donc et ce thème aux airs de déjà-vu n’est pas dynamisé par le jeu des acteurs, plutôt raides. La mise en scène globalement sage et les dialogues dignes d’un roman-photo n’arrangent pas les affaires de ce téléfilm aux intentions aimables, mais trop apathique pour susciter l’intérêt.
chris 7 mai 2021
Une femme dans l’ombre - Félix Karolus - critique du téléfilm
Non ce film n’est pas trop lent. On dit que les silences sont éloquents et c’est le cas dans ce film. Les acteurs sont comme des peintres qui jouent avec pudeur et mettent la couleur qui sera celle du film : l’espoir d’une meilleure communication entre les humains pour ne pas tomber dans le cliché des séparations déchirantes. Il faut avoir écouté l’Allemagne et sa culture pour comprendre chaque scène qui murmure le pardon que chacun peut enfin s’accorder