Le 15 novembre 2020
Dans les brumes de l’Islande, un policier récemment veuf, en congés forcés, se lance dans la restauration d’une maison. Le style froid, distancié et stylisé de ce film le conduit à un réel hermétisme.
- Réalisateur : Hlynur Pálmason
- Acteurs : Ingvar Sigurðsson, Ída Mekkín Hlynsdóttir, Hilmir Snær Guðnason
- Genre : Drame
- Nationalité : Islandais
- Distributeur : Urban Distribution
- Durée : 1h49mn
- Titre original : Hvitur, hvitur dagur
- Âge : Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
- Date de sortie : 29 janvier 2020
- Festival : Festival de Cannes 2019
L'a vu
Veut le voir
Résumé : Une voiture progresse difficilement dans le brouillard. À la sortie d’un léger virage, elle defonce le parapet et tombe dans le vide. Une maison est montrée à travers un montage à différentes saisons, de jour, de nuit... Un homme, policier mis en congé suite au décès brutal de sa femme, Igimundur (Ingvar E. Sigurosson), après une consultation auprès d’un psychologue, fait visiter sa nouvelle maison en travaux à Salka (Ída Mekkin Hlynsdóttir) sa petite fille d’une dizaine d’années.
Critique : Malgré les apparences, ce long métrage islandais n’est pas un film policier. Si tous les ingrédients semblent être là - une mort violente, un policier, du mystère... - on est dans autre chose : le récit nous fait suivre le parcours d’un homme brisé, qui refuse d’accepter le deuil, sans trouver de réponses.
Si prendre un angle différent est toujours intéressant, ici le procédé retenu tourne à l’exercice de style. Le cinéaste jouit d’une formation de plasticien, et effectivement ça se voit. Il développe son film en longs plans stylisés, où il met en valeur les spécificités de la géographie et du climat de l’Islande. A tel point qu’il perd souvent le spectateur, qui a parfois du mal à s’y retrouver dans des juxtapositions énigmatiques, là où elles se voudraient d’abord symboliques.
Cette mise en scène, certes originale, manque totalement de distanciation. Par exemple, le comportement bizarre des autres policiers relève-t-il d’un humour au dixième degré ou participe-t-il juste à la vision perturbée du héros ? En revanche, celle-ci réussit à faire naître un malaise qui culmine lors d’une scène froide à la violence latente. Elle advient à la toute fin du long métrage.
Au crédit du film, on peut signaler la qualité de l’interprétation : les acteurs choisis s’intègrent parfaitement dans ce monde décalé, et en particulier Ingvar E. Sigurosson, qui incarne le personnage principal, mutique et bouillant, d’une violence rentrée ; ainsi que la petite Ída Mekkin Hlynudóttir, en fine mouche hypersensible.
Galerie photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.