Un jour dans la vie de Billy Lynn - Ang Lee - critique cinéma

Critique : Tiré d’un roman de Ben Fountain, le récit relate le retour provisoire à la vie civile d’une unité de soldats américains. Le temps d’une tournée organisée par l’administration Bush, ils participent à valoriser l’intervention américaine en Irak. Orchestrée comme seuls les Américains savent le faire, la tournée est réglée comme celles de stars de show-business.
Le film est construit sous forme d’analepses alternant les scènes de guerre, les événements de la tournée et une visite de Billy à sa famille texane.
Petit à petit, on découvre les conditions peu reluisantes qui ont conduit le jeune soldat à s’engager dans l’armée d’une part, et d’autre part le cynisme avec lequel les Américains savent récupérer un événement, pour en faire un acte héroïque médiatique.

Si le long métrage, techniquement brillant, dénonce la récupération et les causes de cette guerre-là précisément, il devient cocardier lorsqu’il s’agit de décrire l’état d’esprit des volontaires et des soldats en général, tous survalorisés comme souvent dans le cinéma de l’Oncle Sam. Toute la séquence du match de football paraît vraiment trop improbable telle quelle, et surtout extrêmement bavarde.

Les personnages, quant à eux, manquent de naturel. En effet, la pom-pom girl est trop naïve pour son rôle d’étudiante ; les techniciens sont vindicatifs, mais sans raison probante ; les Destiny’s Child, censées se produire durant le match, sont inexistantes et Steve Martin, le président du club de football, ne paraît guère concerné. Enfin, le jeune britannique Joe Alwyn, dont c’est le premier film, paraît lymphatique et la participation de Kristen Stewart, pourtant très juste en sœur défigurée par un accident, est réduite à la portion congrue.