Le 22 août 2020
Une romcom convenue et clinquante sur l’acceptation de nos différences. Plus embarrassant que divertissant.


- Réalisateur : Laurent Tirard
- Acteurs : Jean Dujardin, Éric Berger, Virginie Efira, Cédric Kahn, César Domboy, François-Dominique Blin, Christiane Conil
- Genre : Comédie, Romance, Comédie romantique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Gaumont Distribution
- Durée : 1h39mn
- Date télé : 31 août 2024 20:50
- Chaîne : Ciné+ Premier
- Date de sortie : 4 mai 2016

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Résumé : Diane est une belle femme. Une très belle femme. Brillante avocate, elle a de l’humour et une forte personnalité. Et comme elle vient de mettre un terme à un mariage qui ne la rendait pas heureuse, la voilà enfin libre de rencontrer l’homme de sa vie. Le hasard n’existant pas, Diane reçoit le coup de fil d’un certain Alexandre, qui a retrouvé le portable qu’elle avait égaré. Très vite, quelque chose se passe lors de cette conversation téléphonique. Alexandre est courtois, drôle, visiblement cultivé... Diane est sous le charme. Un rendez-vous est rapidement fixé. Mais la rencontre ne se passe pas du tout comme prévu…
Critique : Le petit homme qui va séduire la belle femme est d’abord une voix de téléphone persuasive, quoiqu’intrusive : il a son portable, elle lui doit un moment en tête-à-tête pour le récupérer. Et c’est parti pour la romcom, où, passée la surprise, Diane, forcément en transition sentimentale, va tomber sous le charme de cet interlocuteur dont elle avait surévalué la taille. Finalement, comme elle n’a rien compris à la vie et qu’il faut tout lui apprendre, le scénario se charge de dérouler par le menu les étapes d’une initiation d’autant plus spectaculaire qu’Alexandre, plutôt weathy man, est capable de faire les sous-titres du monologue intérieur qui agite la conscience de son interlocutrice. Il peut aussi lui promettre un divertissement extraordinaire (un saut en parachute) ou un lieu à découvrir (un bar-restaurant clandestin), à la façon d’un teasing de télé-réalité.
Les deux personnages apprennent à se connaître en se racontant des blagues et en faisant des grimaces plutôt modérées par l’idée qu’il ne s’agit pas d’une screwball comedy. Du coup, on demeurera dans le cadre acceptable des divertissements à message, qui aseptise toute velléité de bifurcation vers le grotesque ou le politiquement incorrect, mais s’accommode de gags épais (la mère troublée par les confessions de sa fille se met à conduire n’importe comment).
Plus embarrassant : les deux tourtereaux n’ont vraiment rien à se dire ("avec toi, je me sens aimée, comprise, tu rends le monde plus grand", avoue Diane à l’acmé de son inspiration).
Rapidement, une question affleure : l’aurait-elle aimé si, en plus, il avait touché le RSA ? Bref, on peut aborder ce film par le biais d’une lecture socio-économique : on n’y voit que des personnages plutôt aisés (elle est avocate, il est architecte). Ils ont tout pour s’entendre et les moyens de s’offrir des surprises chatoyantes, ce qui compensera largement leur différence physique. D’autres, eux, n’ont le droit qu’au mépris : la bonne d’Alexandre, exemplairement.
Le reste est un festival de clichés propres aux mauvaises comédies sentimentales, alourdi par de calamiteux effets spéciaux, destinés à accréditer Dujardin en nain vibrionnant : la scène de danse, en particulier, a quelque chose de catastrophique, d’autant qu’elle s’éternise. Tirard croit sans doute tenir un morceau de bravoure. Mais il vise mal. En fait, son propos sur l’acceptation de nos différences a tout d’une tartufferie. Allez donc demander à la femme de ménage...