Le 25 juillet 2021
Un roman déroutant et perturbant, qui bouscule la vision classique du schéma amoureux.
- Auteur : Marc Desaubliaux
- Editeur : Des auteurs des livres
- Genre : Roman
- Nationalité : Française
- Date de sortie : 22 septembre 2020
- Plus d'informations : Site de l’éditeur
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Résumé : En 2009, Fabrice a 56 ans et vit seul dans son appartement parisien. Suivi par un psychiatre, il se rassure en se créant des habitudes car il ne supporte pas le changement. Mais, un jour tout bascule quand il reçoit une lettre de Margaret Crown qui vit en Angleterre au Langley Manor. Elle lui demande s’il se souvient de l’été 68 et lui somme de venir la rejoindre de toute urgence.
Critique : Marc Desaubliaux nous embarque en juillet 1968, dans une histoire amoureuse qui transgresse les interdits. Il nous fait vivre la relation et les premiers ébats entre Fabrice, un garçon de quinze ans qui part en séjour linguistique en Angleterre, et son hôte, Margaret, alors âgée d’une quarantaine d’années, mariée et mère de deux enfants. Le jeu dangereux est initié par une femme attentive la journée, et une amante dotée d’un insatiable désir, la nuit.
Ce roman interroge sur la différence d’âge en amour mais, surtout, il aborde et pointe du doigt la question délicate de la sexualité d’un adulte avec un mineur et la problématique des comportements incestueux qui l’accompagne. Le récit est assez déstabilisant, car il place le lecteur dans un rôle de voyeur, de spectateur impuissant confronté à l’éducation sexuelle de cet adolescent. Cette femme est-elle une prédatrice ou bien s’est-elle simplement entichée de lui, en dépassant les limites ? Peut-on et faut-il tout accepter quand il s’agit d’amour ? A chacun de répondre à ces questions difficiles. L’auteur se contente de rester descriptif tout au long du roman, évitant ainsi de se positionner dans le jugement. Marc Desaubliaux entretient ce malaise diffus jusqu’à la fin du livre, où l’on apprendra enfin le secret que Margaret voulait révéler à Fabrice.
Malgré ces interdits, cet ouvrage s’avère particulièrement touchant. Son histoire est racontée du point de vue de cet enfant victime, déchiré entre ses pulsions et le fait de mal agir. On le voit se débattre avec hargne contre ses démons et faire face à sa solitude qui l’empêche de se confier et de prendre conseil auprès de ses parents.
On éprouve beaucoup de compassion pour cet adolescent doté d’une très grande sensibilité, dont l’été 68 va changer la vie pour toujours.
Un été anglais est un roman incroyable et parfaitement réussi. L’écriture accrocheuse nous transporte à la fois dans les méandres de la bourgeoisie et de la campagne anglaise. De cette histoire, le lecteur ne sort pas tout à fait indemne.
336 pages
16 €
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