Le 24 juin 2020
Des parents tentent de sauver leur fille malade. Cette histoire beaucoup racontée est intrinsèquement touchante. Mais en ce qui concerne les scènes convenues, le téléfilm coche toutes les cases et finit par mettre l’émotion à distance. Un comble.
- Réalisateur : Steffen Weinert
- Acteurs : André Hennicke, Christoph Bach, Maggie Valentina Salomon, Alwara Höfels, Barbara Philipp
- Genre : Drame
- Date télé : 24 juin 2020 13:35
- Chaîne : Arte
- Titre original : Das Leben meiner Tochter
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Résumé : Victime d’un infarctus à seulement huit ans, Jana a besoin d’une greffe de coeur. Selon les statistiques, l’attente est d’environ huit mois. Mais un an plus tard, la petite fille n’a toujours pas de donneur. Au fur et à mesure que le temps passe, ses chances de survie s’amenuisent. Pour ses parents Micha et Natalie, le sentiment d’impuissance se révèle insupportable. Micha décide alors de prendre les choses en main : des recherches sur Internet le dirigent vers une clinique en Bulgarie, où il est possible d’acheter des organes, une pratique illégale en Allemagne. Si le père de Jana souhaite entamer les démarches, sa femme se montre plus réticente
Critique : Jana est une petite fille joyeuse et vive de huit ans, qui demande à sa mère comment elle a rencontré son père. La conversation devient plus en plus grivoise, l’enfant connaît un vocabulaire ouvertement sexuel qu’elle ne devrait pas maîtriser. L’échange est brusquement interrompu par une nausée. Fin du prologue. Le cadre est posé : la brusque apparition de la maladie, son lent travail de destruction dans la vitalité enfantine, on connaît, on a déjà vu et lu des histoires qui racontent cette injustice.
Ici, le téléfilm laisse à peine aux parents le temps de savourer la perspective d’un nouvelle naissance : les plaintes de Jana vont mobiliser les urgences, la petite vient de faire un malaise, on lui administre un massage cardiaque. Les soins la sauvent, mais la convalescente est prise en charge, qui souffre d’une inflammation du muscle cardiaque et, en dépit d’un traitement médicamenteux, a besoin d’une transplantation. Il faudra compter environ huit mois d’attente. La vie hospitalière, comme une existence carcérale, s’organise pour tout le monde, jusqu’à ce que l’impatience du père redouble sa défiance vis-à-vis de l’existence d’un donneur.
En soi, l’histoire est pathétique, au sens le plus littéral du terme. Mais son traitement ne configure que des scènes attendues : le réconfort d’une amie ("c’est une chance que tu sois là !", "vous allez y arriver"), la nervosité du père au travail qui suscite la désapprobation de son collaborateur, l’opposition binaire des parents sur la recherche illégale d’un organe, qui recoupe aussi un désaccord sur les lectures de la petite fille intriguée par la mort, ce réflexe suscitant les félicitations de la mère ("Ah, bravo, Jana !), tandis que le père s’offusque du compliment par une lapalissade ("en matière d’éducation, il est important que les parents aillent dans le même sens"). Chaque personnage semble contaminé par le virus du truisme : "certains circonstances de la vie exigent des solutions peu habituelles" assène le médecin consulté en désespoir de cause par le couple désarmé, dont le regard se déporte vers la Roumanie. Le même, quelque temps plus tard : "je comprends que vous soyez hésitants, la situation que vous avez à affronter n’est pas simple".
Bref, les dialogues sont souvent plats, font écho aux sentiments suscités par les images. On aurait préféré moins de bavardages, car ils diluent l’émotion dans un format téléfilm plutôt ennuyeux, la mise en scène très "champ-contrechamp" venant très vite à bout de notre patience, d’autant que l’issue de l’histoire se devine dès le début.
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