One for the navet
Le 26 juillet 2006
Un nanar boursouflé au pognon et au football ricain où de braves types narcissiques se torturent avec leurs problèmes de riches. Nul, navrant, et redoutablement chiant.
- Réalisateur : D.J. Caruso
- Acteurs : Al Pacino, Matthew McConaughey, Rene Russo
- Genre : Drame
- Nationalité : Américain
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– Durée : 2h02mn
– Titre original : Two for the money
– Le site du film
Un nanar boursouflé au pognon et au football ricain où de braves types narcissiques se torturent avec leurs problèmes de riches. Nul, navrant, et redoutablement chiant.
L’argument : Une ancienne gloire du foot ricain universitaire, blessé, se reconvertit dans le conseil en paris sportifs. Surdoué, il est engagé par le numéro un du secteur, à New York.
Notre avis : Un ancien coureur automobile qui adore les baguettes, amateur de vin rouge et collectionneur de bérets, devient concessionnaire 2-chevaux à Accordéon-sur-Seine. Mais comme il est très romantique, ce business de requins qu’est l’univers de la "Deuch" l’épuise, et le fait bander mou. Pour retrouver son mojo, il s’achète un bon calendos. Voilà à quoi ressemblerait le synopsis de l’adaptation française de Two for the money. Une accablante caricature. Un grand film comique, sans aucun doute. Problème : le nouveau navet de D.J. Caruso (déjà coupable du palot Taking lives avec Angelina Jolie et du stylé mais frimeur Salton Sea) n’est pas du tout une comédie. C’est une pub pour l’after-shave et les grosses voitures très sérieuse.
Au moins peut-on donner d’entrée de jeu un Oscar à Caruso pour la scène d’ouverture de son film. Un grand moment de cinéma, où l’on voit un père et son fils (le héros) jouant au football dans un grand parc vert, avec le chien qui court, le soleil, et une voix off très émouvante qui nous explique que, non, vraiment, y’a rien de mieux que de voir son père sourire quand on joue au football (américain, bien sûr). Une entrée en jeu tellement grandiose qu’on se demande si c’est une énorme blague. En fait, non. Two for the money maintient la barre, sur presque toute sa longueur, à une hauteur exceptionnelle. Les filles y sont faciles, la musique super cool, la pression hyper motivante, et les guys top mortels. Yeah !
C’est en fait l’histoire d’un mec, il est super fort pour savoir qui va gagner les matchs de foot (ricain) à venir. Avec ça il s’offre une super vie de luxe, grosse bagnole et jolies filles. Quand il marche ça fait "cling cling" dans ses poches et "biz biz" sur ses joues. Seulement, lui, au fond, c’est un mec bien, un vrai gars de l’Amérique profonde. Alors, corrompu, il va mal tourner. Heureusement, comme c’est le gentil, à la fin, la morale et sauve et, ouf, il redevient un mec bien : il retire son costard, et laisse ses cheveux au vent.
Pour porter un personnage d’une telle épaisseur, il fallait un grand acteur. Matthew McConaughey est l’homme de la situation. L’intelligence de son jeu, sa finesse, sa retenue, tout y est... mention spéciale à son sourire et à son rire très raffinés, et ces séances de muscu qui prouve à quel point il est un prosélyte de l’Actors Studio. Pour faire face à ce grand du rire, un certain A. Pacino, qui, paraît-il, fut un grand acteur. Paix à son âme, et au proprio de son club d’UV. Spécial dédicace à son chirurgien, en passant.
Il faut pour en finir avec cet éloge aborder la question du football américain, au centre de Two for the money. Un sport qui se joue à la main (à peu de choses près) et donc nommé à bonne escient ("foot", ça veut dire "main", non ?). L’intérêt des Américains pour ce sport a fait naître un genre à part, grand pourvoyeur de navets de plus de deux heures (dont le très chiant L’enfer du dimanche, avec le même Pacino), où le football est élevé au rang de religion, et où l’ensemble du lexique spécialisé de ce sport très technique (qui est un mélange de jeu d’échec, de rugby et de pages de pub) est déblatéré sur un rythme post-incantatoire. Que les distributeurs comprennent bien ceci : les films sur le foot américain intéressent sans doute autant les spectateurs français qu’une saga sur le pastis et la pétanque dans l’est Marseillais intéresserait les spectateurs ouzbeks...
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