Le 23 novembre 2019
Ce film de genre, potentiellement inconfortable, souffre d’un scénario très mince. On s’ennuie plutôt.


- Réalisateur : Quarxx
- Acteurs : Thierry Frémont, Jean-Luc Couchard, Mélanie Gaydos
- Genre : Drame, Épouvante-horreur
- Nationalité : Français
- Distributeur : To Be continued
- Durée : 1h42min
- Date de sortie : 15 mai 2019

L'a vu
Veut le voir
Résumé : Simon, trentenaire, travaille à l’usine et vit reclus dans une ferme décrépite. C’est un homme solitaire, en charge de sa sœur Estelle, lourdement handicapée à la suite d’un jeu qui a mal tourné dans leur enfance. Malgré ses remords et l’agressivité du monde environnant, Simon garde au plus profond de sa chair le secret espoir de sauver sa sœur en la libérant de la pesanteur terrestre. Et si leur salut venait des cieux ?
Notre avis : De ce film censément inconfortable, qui met en scène l’amour d’un frère pour sa sœur quasiment paralysée, il ne faudrait pas emporter des souvenirs en conflit avec les intentions du réalisateur : celles-ci sont conformes au court-métrage Un ciel bleu presque parfait, dont il est la version étirée, avec les mêmes acteurs, Jean-Luc Couchard et Mélanie Gaydos, les potentialités des deux artistes étant exploitées selon deux critères précis, la folie pour l’un, la singularité physique pour l’autre (on sait que le jeune mannequin qui joue le rôle d’Estelle est atteinte d’une maladie génétique rare). Fondé sur un canevas a priori anxiogène, le film ne tient pas la distance, ne brisant l’ennui qu’à partir de scènes spectaculaires, dont le rythme rend l’apparition hautement prévisible (on pense en particulier à la relation sexuelle entre le gigolo recruté par Simon et la jeune femme inerte, moment qui s’apparente quasiment à une scène de nécrophilie).
La multiplication des séquences visuellement transgressives s’avance avec la lourdeur d’un cahier des charges, comme s’il s’agissait d’étapes obligées propres à un film de genre, qui lorgne même sur le jump scare, suscitant d’abord la perplexité (une petite fille qui se brûle la cervelle par erreur, en manipulant une arme à feu), puis un ennui dont la claustrophobie n’est que la translation géographique. Enfermé dans son mince scénario, le long métrage tourne en rond, convoquant tantôt Kafka (pour l’absurdité étouffante), Mandico (pour le surréalisme organique) et même Bonvoisin, lorsque les marginaux s’avisent de jurer, avec une complaisance que les dialogues rendent franchement lourdingues. Un peu trop sûr de ses effets, le film déçoit.