Le 16 décembre 2014
- Scénaristes : Patrice Buendia>, Philippe Chanoinat>
- Dessinateur : Roberto Zaghi
- Coloriste : Cyril Saint-Blancat
- Série : Thomas Silane
- Genre : Aventure
- Editeur : Grand Angle
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 1er octobre 2014
Thomas Silane ou les aventures d’un grand reporter de presse, lancé dans la recherche active de ses parents disparus il y a de longues années. Ce tome 8, Poisons, est la conclusion d’un diptyque qui constitue le quatrième cycle des aventures de ce héros aventurier. Un tome 8 doté d’une intrigue riche et solide, mais qui se conclut un peu rapidement à notre goût.
Résumé :
Thomas Silane enquête toujours sur ce meurtrier en série sévissant en Argentine. Mais cette enquête va mettre au jour un complot bien plus ambitieux et machiavélique. Thomas, accompagné d’Irina, sa nouvelle amie, d’un shérif locale, Rafaela et d’un flic Argentin, Ricardo, va prendre tous les risques pour faire éclater la sinistre vérité !
Notre avis :
Thomas Silane fait partie de ces nouvelles séries d’aventure – même si l’on en est au tome 8 – qui parviennent, avec ce quatrième cycle, à jongler entre l’actualité et l’histoire. Tout cela sans doute grâce à un riche travail des deux scénaristes Buendia et Chanoinat. En effet, sans rien dévoiler, nous pouvons néanmoins vous dire que cette enquête va faire remonter de douloureux souvenirs historiques, tout en pointant des malheureusement exactions bien contemporaines ! A vous de lire la BD pour en savoir plus.
Nous trouvons dommage qu’une intrigue si riche et si prenante se résolve si vite. Même si l’on aboutit pas à un happy-end, qui ne correspondrait pas du tout au personnage de Silane, la conclusion semble tout d’un coup bien rapide et les rouages démontés par le reporter ne laissent malheureusement pas de place pour la tension diffuse qu’une telle histoire imposerait. Plus on avance dans le récit, plus les réponses se mettent à tomber, et on ressent l’arrivée de la fin du tome qui doit conclure l’histoire « coûte que coûte ». Le bon côté est que ce récit va à cent à l’heure et laisse peu de temps pour souffler au lecteur.
Car dès que l’action s’arrête et que les héros font le point, ce sont les problèmes personnels qui reprennent le dessus. Si la quête personnelle de Silane peut, à l’instar d’un XIII, devenir un peu lassante à la longue, son intérêt réside dans les séquelles qu’elle laisse dans la tête de Thomas. Ces mêmes séquelles qu’ils cachent et qui l’empêchent d’être heureux en amour.
En cela, il est agréable de constater que Thomas Silane n’est pas un énième Tintin reporter justicier mais bien un homme épris de justice qui recherche une vérité. Un homme avec ses qualités, certes, mais aussi et surtout ses défauts, qui enrichissent la série et le personnage. Des défauts qui impactent aussi son entourage, comme la pauvre Irina.
Et ses personnages secondaires ne sont pas en reste de personnalités. Irina, qui se bat pour garder Thomas et l’aider et surtout Ricardo, image du flic blasé et désabusé qui connaît tout de la vie mais qui pourtant nous réserve un beau retournement de situation. Les auteurs ont bien saisi l’importance des caractères secondaires.
L’album porte bien son titre : Poisons. Ces mêmes poisons qui ont un rôle dans l’intrigue, mais qui renvoient aussi à ces poisons mentaux qui intoxiquent la vie des personnages.
Nous aurions apprécié que le reporter ne soit pas aussi efficace avec un revolver qu’avec un appareil photo. Cela lui aurait rajouté une faille et permis d’augmenter la tension au cours de l’histoire.
Côté graphisme, Roberto Zaghi s’en sort bien. Un dessin plutôt réaliste où les personnages ont des visages expressifs complété d’une patte qui arrive à faire passer l’émotion.
Les couleurs sont bien travaillées et les jeux d’éclairage ou de clair-obscur au cœur de la nuit sont tout à fait intéressants.
Le cadrage est suffisamment varié et travaillé pour permettre d’éviter la monotonie.
Les cases savent se chevaucher pour accélérer l’action, mais aussi nous réserver de grands formats permettant de prendre l’étendue d’une situation, d’un décor.
La mise en scène est travaillée et ne perd jamais de vue les personnages. Savoir faire le choix de cadrer le regard d’une personne qui n’est pas dans le dialogue, juste pour capter une émotion et relancer les intrigues secondaires. Des angles de vue parfois certes exagérés - nous repensons aux contre-plongées qui ne nous paraissent pas toujours utiles par rapport au message transmis par la case – mais qui fonctionnent souvent bien. Le cadrage des scènes d’action est à la hauteur, même si certaines résolutions nous semblent un peu faciles (on pense à la poursuite à moto dans les champs).
Thomas Silane est une BD d’action menée tambour battant, dotée d’une intrigue riche, qui aurait mérité plus de temps pour s’épanouir pleinement. Alors Thomas, en route pour un tome 9 et un nouveau cycle ?
Zéda futur reporter de terrain aux côtés de Thomas Silane ?
48 pages - 13,90€
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Galerie photos
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