The Wendy Project – La chronique BD

Le récit démarre avec l’accident. Wendy est au volant, une dispute éclate, et le drame arrive, la voiture sort de la route. A l’intérieur, Wendy, John et Michaël. Wendy et John s’en sortent, mais Michaël disparaît. Noyé ? Décédé ? Disparu ? Enlevé par un inconnu dans les airs ?
Wendy sait ce qu’elle a vu, et pourtant personne ne la croit. Et John ? Il se tait depuis l’accident et ne dira (presque) rien de toute l’histoire.
Wendy est donc la seule à connaître la vérité, quelqu’un a emmené Michaël qui est bien vivant. C’est ce qu’elle va défendre tout au long du récit, c’est sa bouée de sauvetage. Folie ? Fantastique ? Autre chose ? Les pistes se développent au fur et à mesure et les réponses tombent.

La cellule familiale est en crise, Wendy et John sont au plus mal mais de l’autre côté, leurs parents restent complètement désemparés devant ce décès et la réaction de leur fille aînée.
Wendy entend parfois un appel, une voix. Un lien ver son frère. Elle sait que Michaël attend, quelque part, et qu’elle doit le retrouver, même si personne ne la croit, pas plus son psy que les autres.
Mais à côté de cela, il faut reprendre la vie quotidienne, donc, le lycée, les études, et tout le toutim.

Melissa Jane Osborne, Veronica Fish / Ankama

Au dessin, Veronica Fish opte pour un trait crayonné. Des cases aux contours tracés, parfois absents, un noir et blanc jouant sur les hachures et énormément sur l’espace blanc qui semble tout envelopper, comme si ce blanc pur empêche Wendy de trouver son chemin, de se rapprocher de Michaël.
Les couleurs surviennent dès que Wendy trouve une piste vers son frère. Les couleurs, là aussi crayonnées, elles s’insèrent dans les dessins, et parfois l’enveloppent d’un trait plus magique, fantaisiste, qui n’est pas sans rappeler l’enfant perdu.
Car oui, il y a une référence très nette au Peter Pan de Barrie. D’ailleurs, entre les citations, les personnages évocateurs, et même les prénoms, tout fan de ce roman trouvera son bonheur au jeu des références.
Wendy devra-t-elle aller sur l’île des enfants perdus pour retrouver son frère ? Rien n’est moins sûr.
Ce livre est aussi une mise en abyme. En effet, Wendy doit dessiner ce qu’elle ressent – conseil de sa psy – et tout d’un coup, les dessins de son carnet deviennent les pages de la BD que vous tenez entre les mains. Ce récit devient donc le récit que Wendy a vécu et dessiné pour se libérer. Et le style crayonné prend, dès lors, encore plus de sens.

The Wendy Project est un récit touchant sur la mort, la perte et la culpabilité. Trio dévastateur que Wendy va devoir affronter subitement. Une histoire simple et émouvante, dure et âpre. Un peu comme la vie, quoi...