Le 15 janvier 2017
Exercice de style alambiqué, The Unseen est néanmoins une variation moderne et singulière d’un des plus vieux motifs du cinéma fantastique : l’homme invisible.


- Réalisateur : Geoff Redknap
- Acteurs : Aden Young, Camille Sullivan, Julia Sarah Stone
- Genre : Thriller
- Nationalité : Canadien
- Durée : 1h44mn
- Plus d'informations : Le site du distributeur
- Festival : PIFFF 2016 (Paris Internation Fantastic Film Festival)

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Résumé : Persuadé qu’il devient invisible, un homme solitaire décide de retrouver sa fille, disparue sans laisser de trace. Parviendra-t-il à résoudre le mystère en dépit de son état physique instable ?
Notre avis : Geoff Redknap est un vétéran des effets spéciaux. Il a travaillé sur de nombreux films en tant que responsable des effets spéciaux prosthétiques : Deadpool, Warcraft, Watchmen, etc. mais aussi sur des séries à succès comme Flash, Fringe ou encore X-Files, qui semble être l’une des sources d’influence majeure ici. The Unseen tourné à Vancouver comme sa grande soeur télévisuelle, explore un thème récurrent depuis la naissance du fantastique : l’invisibilité. Ce fut le cas également dans un épisode de la série de Chris Carter (Unrequited, saison 4, épisode 16). De là à imaginer que l’idée a, depuis, fait son petit bonhomme de chemin dans la tête de Redknapp, il n’y a qu’un pas. L’ADN de son Unseen est en tout cas constitué pour beaucoup du savoir-faire hérité de la série et d’année passées à expérimenter des effets spéciaux divers et variés. Hôpitaux, visites des bas-fonds, expériences surnaturelles sur l’homme : tout y est. Mais la filiation a, hélas, des effets pervers.
- (C) Goonswork Films
D’un côté, l’invisibilité du héros et son traitement à l’image sont de belle facture, démontrant une maîtrise de son art quasi-parfaite. De l’autre, l’intrigue semble n’être qu’une resucée d’un très bon épisode d’X-Files étiré sur une heure trente avec du bon et du moins bon. Côté positif, l’ambiance sèche portée par le sauvage Aden Young (Rectify, L’Arbre,...) transpire la désolation et la noirceur. On a parfois l’impression de suivre les dernières gesticulations d’un homme en bout de course, comme les frères Dardenne suivraient Rosetta, caméra tremblante à l’épaule. Côté négatif : beaucoup de sous-intrigues et d’approximations qui confèrent à l’ensemble un aspect brouillon et noie le canevas principal (un homme rongé par l’invisibilité tente de retrouver sa fille) dans un magma de bonnes idées amorcées. N’en demeure pas moins une pure série B aux éclats ponctuels qui font de ce premier film le premier pas hésitant d’une possible carrière à suivre.
- (C) Goonswork Films