Le 27 novembre 2017
Netflix se relève un peu après plusieurs échecs Marvel consécutifs. Les écueils restent finalement plus ou moins les mêmes, mais dans un contexte et une ambiance moins sujets à la stupidité.
- Acteurs : Ben Barnes, Jon Bernthal, Amber Rose Revah, Ebon Moss-Bachrach
- Genre : Drame, Action, Thriller, Série télé
- Nationalité : Américain
- Chaîne de TV : Netflix
- Date de sortie : 17 novembre 2017
Notre avis : Voir Netflix développer une série sur le Punisher après le constat que le personnage représentait un peu la plus grosse réussite de la saison 2 de Daredevil rendait de plus en plus frileux à mesure que le service de streaming étendait son univers avec des séries foireuses, grossières et stupides. On le sait, The Punisher n’a jamais vraiment profité d’adaptations flatteuses alors que son potentiel cinématographique est énorme. L’inclure dans ce Marvel Netflix Cliché Universe ne sonnait pas comme l’idée du siècle, avec cette peur du formatage auxquels doivent faire face tous les univers étendus qui nous sont actuellement proposés. Déjà un bon point pour The Punisher, son lien avec les autres shows du géant de la vidéo ne se résume que par le personnage de Karen Page. Pas de teasing à deux balles pour une série commune prévue en 2034, pas de tentatives de mises en relation entre plusieurs événements de diverses séries super-héroïques, cette saison 1 de The Punisher se suffit à elle-même et profite d’une indépendance bienvenue. La série se focalise sur la vengeance de Frank Castle, sans autre volonté que celle de la raconter de la manière désirée. Pour autant, bon comme mauvais point, on reconnaît parfaitement dans le déroulement de ces 13 épisodes l’identité, toujours cohérente (au moins peut-on lui accorder ça), du MNCU.
- Copyright : Netflix
Comme pour toutes les origin story entreprises par Netflix (même si le Punisher existait déjà déjà dans la diégèse de l’univers avant cette première saison), ces épisodes du vengeur bourreau proposent par une intrigue très comics dans l’âme (avec ce même côté hors-série malgré une continuité temporelle) de raconter grâce au présent le passé de Frank. Il faut donc compter sur des flash-blacks insérés tant bien que mal dans la timeline principale, cette fois pas trop lourds dans leur exécution, pour mettre en scène le passé de soldat du Punisher avec toujours cette même idée de confronter le protagoniste dans le présent à d’anciens personnages. Les flash-backs expliquent donc, mais aussi développent, dans un double-jeu mieux conduit que les précédentes séries Netflix Marvel. Toujours dans cette idée d’assister à un hors-série sur le justicier expéditif, la série emprunte au genre du buddy-movie pour articuler la relation entre Frank et David avec une surprenante réussite. Taillée pourtant assez grossièrement, la collaboration (prévisible malgré tout) de ces deux personnages fonctionne grâce à une bonne alchimie et surtout un cadre propice au développement de cette relation. Pour sa saison introductive, The Punisher prend à contre-pied le personnage impulsif et rageur de l’anti-héros en le confrontant (lui et le spectateur par conséquent) à la patience et l’inaction. On s’étonne de la proportion surprenante de scènes en huis-clos, dans l’antre désaffectée de Micro, à attendre, à jouer à un jeu différent que celui consistant à débarquer et tuer tout le monde, quitte à créer certaines longueurs nécessaires (et bien moins assommantes que celles de Luke Cage ou de Iron Fist).
- Copyright : Netflix
Par glissement de cette idée, peu de scènes d’actions composent cette première saison, ce qui demeure une déception vis-à-vis du potentiel d’un pareil personnage en terme de gun fights et autres bastons rageurs. Comme toute série Marvel Netflix, The Punisher prend son temps pour développer des personnages et les amener à se combattre par nécessité et non par gratuité d’offrir de l’action pour de l’action. La série distille au compte-goutte ces séquences, sait se faire attendre concernant la baston, et peut se targuer au moins de ne pas décevoir lorsqu’elle se jette dans le bain. Car c’est bien ce qu’elle fait au moment venu : pas de demi-mesure pour ces scènes d’actions, The Punisher y va rarement sur ce terrain, mais elle y va généralement frontalement. Promise comme la série super-héroïque de Netflix la plus violente, cette nouvelle production ne commet pas l’erreur de dédramatiser cette hargne animant Frank Castle. A ce niveau-là on peut féliciter le showrunner d’avoir, à l’instar de Logan dernièrement, tourné le dos au formatage aseptisé d’une violence grossière pour privilégier une logique réaliste brutale. Un homme se prend une balle ? Il saigne. Un homme se coupe méchamment la tête ? Son visage est couvert de sang. The Punisher montre une violence qui fait mal et n’hésite pas à en saisir sa gravité au lieu de l’idolâtrer à travers Frank. Là se trouve sûrement la raison pour laquelle cette même violence fut remise en question, car elle compose une partie intégrante d’un personnage principal que l’on suit mais dont l’on ne sait pas quoi penser (le fatality à la 28 Semaines plus tatd a dû en sécher plus d’un).
- Copyright : Netflix
The Punisher questionne le spectateur par l’ambiguïté de ce qu’elle met en scène, que ce soit le code extrémiste de Frank ou son propos presque réactionnaire sur la place des armes aux Etats-Unis, surtout lorsqu’il n’y a pas vraiment d’opinion contraire solide à ces points de vue (y a bien le sénateur, mais c’est un peu un tocard). Ce qui désamorce quelque peu l’intérêt porté pour ces thématiques provient de cette écriture encore et toujours bancale de ces personnages et de ces dialogues. The Punisher patine pour traiter avec nuance ses figures d’anciens soldats détruits par la guerre et propose du vu et du revu, sans la pertinence et la finesse dans le propos. C’est de l’analyse grand public, donc de bas étage, difficilement capable de susciter l’intellect et encore moins des émotions. Ajoutez le cabotinage de Jon Bernthal, sorte de combinaison vocale flinguée du Dark Knight et de Rorschach, badass mais trop antipathique, et vous tenez l’essence même de ce qui foire dans les séries Marvel Netflix. The Punisher relève tout de même significativement le niveau en s’éloignant de l’univers étendu fade et sans âme auquel la série n’appartient pas totalement, pour notre grand plaisir.
- Copyright : Netflix
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.
MYTHOMANIAC 16 mai 2019
The Punisher saison 1 – la critique (sans spoiler)
Après une présence très remarquée dans la saison 2 du Dare devil, The Punisher débarque à grand coup de pied dans la porte (et plus souvent dans la gueule). La série commence quelques mois après, Franck Castle est officiellement mort. Il tente de se faire le plus discret possible même si son passé et son besoin d’éponger sa tristesse dans des bains de sang ne le quittent pas.
Un certain micro prend contact avec lui, le poussant à sortir de l’ombre, à reprendre les armes et terminer ce qu’il avait commencé, venger son honneur et la mort de sa famille.
La série est extrêmement violente, Jon Bernthal assure le rôle, le problème réside surtout dans le propos.
L’histoire construite ne permet pas de tenir autant d’épisodes, de nombreuses scènes et dialogues sont redondants pour diluer l’intrigue.
Pourtant, il y a matière à plusieurs histoires secondaires.
La force de la série est que notre Franck Castle peut sortir et se présenter au grand jour sous son identité de remplacement sans que personne ne reconnaisse celui qui a fait la une des journaux pendant des semaines, il y a quelques mois seulement... Il peut se faire tirer dessus car pas de soucis il est à nouveau frais et dispo après quelques jours, il n’est pas censé avoir de pouvoir de mutant...
Les situations sont souvent téléphonées et les personnages attendus.
En somme, les scènes d’action sont plutôt bien ficelés, ça traîne en longueur et le tout est sans surprise.
Après, veut-on vraiment être surpris en regardant The Punisher ?