The Plot Holes – Sean Murphy – la chronique BD

Critique : Créateur incontournable de DC Comics (Batman White Knight, Punk Rock Jesus), Sean Murphy livre avec The Plot Holes sa première création indépendante, financée par un crowfunding. Dans cette œuvre très personnelle, Sean Murphy livre un regard à la fois humoristique et tendre sur le monde de l’édition par l’intermédiaire d’une fiction à l’idée originale : une éditrice recrute – pour les « sauver » de l’oubli – des personnages de comics et romans ratés afin de former une troupe chargée de pénétrer dans différents mondes fictifs afin de les corriger. Il s’agit de changer le destin d’un héros, supprimer des incohérences… pour rendre le livre publiable. Sean Murphy crée une galerie de personnages archétypaux réjouissants : Kevin, gamin inspiré du cartoon, Johnny Manga, une femme vampire, un super-vilain, un tigre anthropomorphe tiré d’un récit de fantasy et… un créateur de comics, Inkslayer, dont on sent bien qu’il est le double fictif de l’auteur. À travers eux et les histoires qu’ils investissent, Sean Murphy multiplie les références à la culture populaire qui berce son imagination, de la fantasy au polar noir en passant par le space opera.

Sean Murphy – Urban Comics

Cet hymne à l’imaginaire est, bien sûr, du meilleur effet, tout comme le dessin dynamique de Sean Murphy. Il n’en reste pas moins qu’en dépit de ses ambitions, le lecteur reste globalement sur sa faim en refermant l’album. En effet, Sean Murphy ne prend pas véritablement le temps de développer son univers, et ce récit qui se veut réflexif est dans les faits formé par une succession de scènes d’actions. C’est dommage, car l’idée de départ de Sean Murphy – rendre hommage à la création et au rôle de l’éditeur – est extrêmement intéressante.