Le maître et l’élève
Le 22 avril 2020
Un duo d’acteurs complices et des chorégraphies soignées pour ce remake du film de John Avildsen.


- Réalisateur : Harald Zwart
- Acteurs : Jackie Chan, Taraji P. Henson, Jaden Smith, Wenwen Han, Rongguang Yu
- Genre : Arts martiaux - Combats , Remake
- Nationalité : Américain
- Durée : 2h19mn
- Date télé : 8 mai 2020 13:35
- Chaîne : France 4
- Date de sortie : 18 août 2010

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Résumé : Lorsque la carrière de sa mère l’entraîne à Benjing en Chine, le jeune Dre Parker doit faire face à des changements radicaux. Au bout de quelques jours, il se retrouve mêlé à une altercation au sein de son école, impliquant Cheng, l’un des garçons les plus doués en Kung Fu et qui lui fait définitivement perdre le respect de ses camarades de classe. Témoin de cet affrontement, Mr Han, professeur de Karaté à la retraite, embauché par les Parker comme chauffeur et assistant, décide d’aider Dre à regagner le respect de son entourage.
Critique : Ce remake de Karaté Kid de John Avildsen délocalise l’action de New York à Pékin et le karaté n’est plus l’art martial de rigueur mais le kung-fu. Le titre perd donc de son sens mais l’esprit reste le même : cette version réalisée par Harald Zwart (Divine mais dangereuse, Cody Banks) s’intéresse toujours de près à la passation du savoir entre un maître et son élève - cette relation fonctionnant d’autant mieux que l’attachement entre Jackie Chan et Jaden Smith, le jeune garçon qui découvre les techniques de combat, est palpable. Le chantre des arts martiaux démontre-là ses talents d’interprète dramatique ; ses combats sont moins nombreux, ce qui lui donne la possibilité de proposer une composition plus complexe. Le fils de Will Smith, Jaden, lui donne la réplique avec un charme et un naturel certain pour ses onze ans. Il se noue entre ces deux écorchés vifs (drame familial pour le premier, déracinement et exclusion pour le second) un rapport de père à fils qui leur manque dans leurs propres situations familiales.
- © Sony Pictures Releasing France
Harald Zwart fait de la création de liens sincères et profonds l’un des enjeux majeurs de ce long-métrage. Le wushu, une technique de kung-fu, est le vecteur de l’installation du respect entre les différents protagonistes. Parce que le jeune héros se retrouve désarmé face à l’agressivité de ses camarades d’école, il trouve en ce sport la force de dépasser ses craintes et lui permet de s’intégrer dans ce nouveau pays, la Chine, dans lequel ses repères sont complètement faussés. Au fur et mesure de son entraînement, ses mouvements se font de plus en plus précis et les chorégraphies, orchestrées par Wu Gang, deviennent de plus en plus sophistiquées. La compétition, constituant l’objectif final du jeune garçon, est préparée par son maître qui, plus que des démonstrations lui enseigne la persévérance dans l’effort et l’humilité. Le personnage, en se dépassant, se découvre peu à peu lui-même, grandit et atteint plus sûrement le seuil de l’adolescence : l’enfant n’est plus à la fin de Karaté Kid.
- © Sony Pictures Releasing France
A force de didactisme et à se concentrer presque exclusivement sur la relation entre le vieux maître et le jeune élève, le cinéaste en oublie de s’intéresser plus expressément à des relations secondaires comme celle de l’enfant à sa mère, surtout réduite au rôle caricatural de parent poule, au débit lacrymal inépuisable. Les moments forts du récit sont par ailleurs immanquablement surlignés par la musique sirupeuse de James Horner. Ces phénomènes agacent et il pourrait être tentant de se désintéresser du long-métrage. Et pourtant, l’énergie communicative des acteurs, les superbes décors naturels (l’équipe du film a pu tourner sur la Grande Muraille de Chine et dans la Cité interdite) et la sincérité - mais non la complexité et encore moins la subtilité - du message, font de Karaté Kid un divertissement honnête.
- © Sony Pictures Releasing France