The Guard - la critique du film + le test Blu-ray

© IFC Films

Critique : Produit en 2014, The Guard (Camp X-Ray en VO) a tardé à sortir sur nos écrans... de télévision. Et c’est bien dommage. Cette énième production indépendante avec Kristen Stewart, pour qui finalement la trilogie Twilight ne fut qu’une gigantesque parenthèse dans une carrière dédiée à des productions alternatives au système hollywoodien, méritait le grand écran.
Comme le suggère son titre, le film nous immerge en toute humilité à l’intérieur de la prison de Guantanamo Bay, centre de détention militaire de haute sécurité lancé par le président George W. Bush, où étaient retenus militants et terroristes islamistes, ennemis de l’Amérique post-11 septembre.
The Guard ne s’apparente pourtant en rien à une charge virulente contre un système carcéral qui déshumanise les détenus. Son approche oriente plutôt son public vers une prise de conscience respectable des conditions de détention inacceptables, voire cruelles, que Michael Winterbottom avait déjà, en 2006 dénoncées dans son brûlot the Road to Guantanamo. On ôte ici le facteur politique de la situation pour se concentrer sur des problématiques à échelle humaine, un choix qui délivre le message sans le marteler.

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C’est par les yeux et les oreilles du soldat Cole (interprété par Kristen Stewart au jeu solide, tout en justesse), débarquée dans le camp avec des idéaux pleins la tête, qu’on réalise que les bons ou les mauvais ne sont pas forcement ceux que l’on croit. Ses tours de garde l’amènent à plonger au milieu de détenus hostiles pour lesquels elle éprouve dans un premier temps beaucoup d’antipathie.
La difficulté à s’intégrer dans un milieu majoritairement masculin mais surtout sa rencontre avec Ali Amir (l’impeccable Peyman Moaadi vu dans le film iranien Une séparation), un détenu qui ne cache pas son spleen, la conduit pourtant à la détourner de l’idée qu’elle se faisait du métier et à laquelle elle se raccrochait jusque-là. La compassion éprouvée envers lui se meut peu à peu en une relation amicale passionnante.

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Traversé par une ambiance très indie aux tonalités mélodramatiques, le film joue admirablement bien sur l’opposition entre les personnages avant d’établir une connexion salutaire entre eux. La caméra sensible confère au personnage d’Ali une authentique noblesse tragique sans sentimentalisme malvenu. Mélo mais pas trop comme dirait l’autre, bien que la séquence finale soit toute proche de nous arracher une petite larme.
Pari réussi donc pour ce premier film qui laissera difficilement indifférent et dont le message aurait gagné à être diffusé à une large échelle en salle.

LE TEST BLU-RAY :
Une édition Blu-ray très à son aise au niveau de l’image.

Les suppléments :

Seul un making-of d’environ 11 minutes nous est proposé. Celui-ci est d’un intérêt relatif, car essentiellement promotionnel : les acteurs et le réalisateur se congratulent à tour de bras dans notre indifférence totale.

L’image :

Une copie HD d’excellente facture, fine, pointue et lumineuse, qui restitue admirablement une image à la photographie soignée.

Le son :

Ambiance intimiste oblige, c’est avant tout les dialogues qui sont mis en avant sur les pistes DTS-HD 5.1 anglaise et française. Ceux-ci sont d’une clarté cristalline. Notons que la musique majoritairement atmosphérique prendra possession des enceintes pour donner de l’ampleur à la bande-son.