Le 18 novembre 2018
Une série de science-fiction adulte, voire retorse, presque sans grosses ficelles ni facilités. De quoi réjouir les amateurs, même si la deuxième saison est un peu en-deçà.
- Acteurs : Thomas Jane, Steven Strait, Wes Chatham, Cas Anvar
- Genre : Science-fiction
- Nationalité : Américain
- : Universal Pictures Video
- Durée : 23 x 40mn
– Sortie coffret DVD : le 23 octobre 2018
Résumé : Au 23ème siècle, les hommes ont colonisé le système solaire et les Nations-Unies contrôlent la Terre. Mars est devenue une puissance militaire indépendante et les autres planètes dépendent des ressources de la ceinture d’astéroïdes, où les conditions de vie sont pénibles et les habitants contraints de travailler durement. Au fil des ans, les tensions entre la Terre, Mars et la Ceinture ont pris une telle ampleur qu’une simple étincelle pourrait déclencher une guerre. Dans ce contexte tendu, la disparition d’une jeune femme va entraîner le détective chargé de l’affaire et le capitaine d’un vaisseau dans une course à travers le système solaire pour découvrir le plus grand complot de l’histoire de l’humanité.
Notre avis : Il faut prendre patience et attendre quelques épisodes pour que cette série à l’univers complexe trouve toute sa dimension. Confuse au départ, le temps pour le spectateur de saisir les enjeux, la narration atteint assez vite sa vitesse de croisière, qui n’est pas trépidante, et nous voilà embarqués dans un monde cohérent, parfois proliférant, auquel les intrigues parallèles donnent du corps. Trois personnages principaux incarnent les trois récits imbriqués : un détective, une sous-secrétaire de l’ONU et un membre d’équipage, autour desquels gravitent une nuée de rôles secondaires ; d’une certaine manière, chacun renvoie à un genre (policier, espionnage et space-opera) avec des attributs très divers (le chapeau, la manipulation ou les images de véhicules futuristes), le tout se déroulant sur des planètes différentes (Mars, la Terre et la « Ceinture »). Autant dire qu’il faut s’acclimater à ces montages alternés, savamment dosés : le scénario joue d’ailleurs à perdre son spectateur dans un arc narratif cumulant les informations fausses ou dissimulées. C’est bien l’un des intérêts des premiers épisodes que d’essayer de comprendre l’unité des péripéties diverses et de se noyer dans les suppositions. Ce n’est que dans le dernier tiers de la première saison que s’éclaire le rapport entre toutes les intrigues, ce qui occasionne un changement de rythme : indolent d’abord, malgré quelques explosions et une fusillade, donnant l’impression de tâtonner, il se précipite ensuite dans un suspense haletant. Disons-le, malgré l’efficacité de ce dernier temps, on est séduit par la première partie qui prend son temps, multiplie les détails et les questions avec une acuité remarquable. Le quotidien « exotique » devient peu à peu familier, tout en renvoyant à des références connues (de Blade Runner à Laura, avec le détective amoureux d’une femme morte) et suffisamment d’indices pour n’être pas tout à fait largué. En ce sens, le scénario est un modèle : sa construction subtile accumule des éléments qui, mis bout à bout, forment un ensemble dense que la dernière partie reprend pour expliquer en partie ; ainsi l’énigmatique première séquence est-elle reprise dans l’épisode 9, devenant un point clé du récit.
- Copyright Rafy/Syfy
Le monde décrit brasse nombre de thèmes contemporains (le terrorisme, la lutte des classes, l’exploitation, le colonialisme, la pénurie, les réfugiés, la course aux armements) organisés en une vaste théorie du complot. Difficile de ne pas y voir un reflet de notre temps, ou du moins d’une vision de notre temps : on nous ment, on nous manipule, la vérité est ailleurs. De cette antienne The expanse fait une fiction paranoïaque convaincante, appuyée sur des effets spéciaux soignés et une interprétation solide.
- Copyright Rafy/Syfy
La deuxième saison reprend les mêmes personnages, avec très peu d’ajouts (essentiellement une soldate), mais part dans une autre direction, en privilégiant nettement à la fois l’action et le space opera : les péripéties s’accumulent et tournent autour de jeux de pouvoir. Si l’arc narratif se précise (la proto-molécule tenant le rôle de MacGuffin), il est surtout prétexte à un montage alterné gigantesque propre à un suspense constamment renouvelé. Cela ne va pas sans plaisir, puisqu’on est saisi par de nombreuses situations prenantes (attaques, prises d’otages, explorations de vaisseaux, menaces diverses, notamment dans le dernier épisode). Mais l’impression de trop-plein guette : relancer perpétuellement l’action autour d’un même noyau tient parfois de l’artificiel, surtout après la mort de l’un des protagonistes qui semblait clore une partie. On redira cependant la beauté des plans d’espace, jusqu’à la virtuosité d’un travelling qui « traverse » la vitre d’un vaisseau. Et même si les dialogues sont de temps en temps plombés par une emphase stéréotypée (« écoute ton cœur quoi qu’il arrive »), même si le rebondissement final (l’aveu de Naomi) ne semble destiné qu’à préparer une troisième saison, il faut bien l’avouer, on a hâte de connaître la suite d’une série soignée qui nous dit que, dans deux siècles, le monde n’aura pas fondamentalement changé, hélas : l’avenir n’est pas rose.
- Copyright Rafy/Syfy
Les suppléments :
0 Aucun.
L’image :
La copie restitue fidèlement une image télévisuelle souvent froide : la définition est suffisante et les vues de l’espace ou les plans généraux impressionnants.
Le son :
La VF est soignée, mais les nuances des dialogues est plus pertinente en VO. Pour le reste, explosions, propulsions et bruitages divers, les deux pistes Dolby Digital 5.1 rivalisent d’efficacité.
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MYTHOMANIAC 16 mai 2019
The expanse - la critique des saisons 1 et 2 + le test DVD
AVIS SAISON 2 :
La saison 1 offrait un final très intéressant, mais laissait en suspens de nombreuses questions.
La saison 2 propose de répondre à plusieurs de ces sujets. Sur le fond, on prend les mêmes et on continue.
Cette saison est plus politique et surtout plus guerrière. On retrouve des scènes qui rappellent les suites (moins fortunées) de Starship Troopers .
Pas de batailles galactiques massives, l’ambiance de la saison se tend et le moindre dérapage entrainerait un embrasement de la galaxie.
La politique entre pleinement en scène pour arrondir les angles et intriguer sur fond de faux semblants.
Les personnages de la saison 1 reviennent (#spoilerfree) et continuent leurs arcs narratifs là où nous les avions laissés. De nouveaux personnages arrivent pour défendre de nouveaux sujets et de nouveaux points de vue qui apportent de la richesse à la série. On découvre plus concrètement les habitants de Mars, plus discrets précédemment.
C’est d’ailleurs tous les nouveaux personnages qui offrent la vraie fraîcheur narrative. Les anciens, eux, progressent mais les conflits et quêtes qui leurs sont attribués se rapprochent de ceux déjà vécus dans la saison précédente.
La série maintient un nouveau général correcte et se dirige sans équivoque vers une saison 3.
MYTHOMANIAC 16 mai 2019
The expanse - la critique des saisons 1 et 2 + le test DVD
AVIS SAISON 1 :
Une série science-fiction politique et sociétale.
Là où Star Trek Discovery reste en surface pour proposer un divertissement loin des fondements de la série d’origine de Gene Roddenberry, The Expanse prend le relais avec une série plus mature.
L’être humain s’est installé sur Mars et a colonisé la ceinture.
Les populations de ces trois zones ont évoluées, ont générés des problèmes de santé selon le contexte et ont créé leur propre système de valeur. La galaxie se trouve dans un équilibre précaire qui voit s’opposer les forces terrestres et martiennes au détriment du peuple de la ceinture.
La série commence dans l’une des villes de la ceinture avec un policier sur le retour.
Évidemment, le cliché du policier borderline est classique, il est missionné, par sa chef, pour enquêter en dehors du circuit officiel sur la disparition de la fille d’un magnat de l’industrie et de la recherche.
Pendant que l’on suit les aventures spatiales de l’équipe d’un vaisseau face à une attaque inattendue.
La troisième ligne narrative s’attarde sur les discussions et manœuvres politiques sur terre au sein de l’ONU en charge des affaires de la terre.
Évidemment ses différentes lignes vont se croiser et se percuter lors de la première saison.
Cela offre une variété de point de vue et permet au spectateur de bien comprendre les enjeux.
La série aborde de thèmes très larges comme le racisme, les problèmes écologiques, la politique, la science, l’armée, la vie quotidienne des puissants et des minorités.
Il s’agit réellement d’un produit riche et assez bien construit.
Les effets visuels sont dans l’ensemble de bonnes factures et offrent aux spectateurs une immersion efficace dans l’univers présenté.