The Colony - la critique + le test DVD

Une petite série B post apocalyptique qui ne révolutionnera nullement le genre mais que se révèle souvent efficace grâce à son ambiance glaciale et une gestion maline de son maigre budget.

L’argument : 2045. Une nouvelle ère glaciaire a contraint les survivants à organiser une société sous terre : un réseau de colonies. Quand un avant-poste de rescapés, mené par Briggs, répond au signal de détresse de la colonie 5, une expédition spectaculaire au coeur de la neige commence afin de préserver l’humanité contre une menace encore plus sauvage que la nature... L’apocalypse n’est que le début...

Notre avis : La carrière du réalisateur Jeff Renfroe n’avait rien de bien transcendante jusqu’à présent, entre des téléfilms pas franchement inoubliables (Les sables de l’enfer...) et quelques épisodes de séries télévisées emballés par ci par là (Being Human, Beauty and the Beast), il manquait toujours un titre fort que l’on pourrait mettre à son actif. En se tournant vers le genre de la science-fiction post-apocalyptique en confrontant l’humanité à une nouvelle ère glaciaire, celui-ci tente une percée plus ambitieuse flanquée d’un casting tout à fait décent (la présence de Laurence Fishburne et Bill Paxton). Voyons si les bonnes intentions sont porteuses de réussite.

Le dérèglement climatique (conséquence due aux inventions de l’Homme pour contrôler la météo) a eu raison d’une bonne partie de la population du globe où les survivants se terrent désormais en petits groupes dans un réseau de colonies. De petites sociétés se mettent en place avec une hiérarchie, des règles et consignes à appliquer en fonction des circonstances dans un seul but : survivre. Nous allons vite découvrir qu’une simple toux peut facilement mettre en danger toute la communauté. Le sort réservé aux porteurs infectieux est sans appel s’ils ne survivent pas à la mise en quarantaine (ce sera l’exil ou bien la mort...). The Colony exploite pour le mieux son petit budget de 16M$ en prenant soin de livrer des décors crédibles recréés sur fonds verts (le réalisateur se détourne du côté spectaculaire pour livrer des séquences à l’ampleur moindre mais qui parviennent toujours à capter une certaine intensité). Le froid glacial omniprésent est un élément qui favorise amplement l’ambiance générale, on en arriverait presque à ressentir la brise polaire nous parcourir l’épiderme par moment.

Dans sa construction, le film débute patiemment. On prend le temps de découvrir l’envers du décor et le fonctionnement de la colonie dirigée par Briggs, un ancien militaire (le charismatique Laurence Fishburne), avec l’apparition des premières tensions concernant le sort des malades. Mason, le personnage campé par Bill Paxton se réfère à des choix plus expéditifs pour préserver le groupe, sans demander l’avis de personne (la nature humaine rend parfois la cohabitation difficile...). Mais l’histoire va rapidement prendre une toute autre tournure au moment où le chef de camp et ses protégés reçoivent un message de détresse en provenance de la "colonie 5" établie à proximité. Une petite expédition va se mettre en place afin de leur venir en aide. Pour y parvenir, il faudra cependant passer au travers des embûches causées par le froid glacial et les décombres de l’ancien monde. Arrivés sur place, Briggs et ses deux acolytes doivent faire face à un danger bien plus féroce dont ils soupçonnaient jusqu’alors l’existence, des pilleurs cannibales aux instincts bestiaux (ils nous font parfois penser aux violents vampires de 30 jours de nuit). Ce tournant va totalement relancer la notion de survie au risque de guider les dépeceurs d’hommes à un garde manger bien plus fourni. A cet instant, nous sommes tout proche de passer du côté du survival horrifique avec deux ou trois séquences bien cradingues et une course poursuite à la tension continue. L’épisode du pont reste efficace même si quelques incohérences viennent ternir son dénouement (bon sang mais de quelle façon les poursuivants parviendront-ils finalement de l’autre côté ? Le mystère reste entier...).

La dernière partie s’avère un peu trop classique et ne révèle aucune surprise (ne manquez pas néanmoins la décapitation à coup de hachoir !). L’interprétation générale se révèle de bonne tenue, aucune fausse note de la part de Fishburne et Paxton. On ne pourra pas en dire autant du jeune Kevin Zegers qui hérite quant à lui d’un personnage bien trop lisse pour convaincre (sa relation avec Charlotte Sullivan est sans intérêt). Au final The Colony ne révolutionnera nullement le genre mais s’impose comme un produit DTV tout à fait légitime. Les amateurs d’apocalypse en quête de quelques sensations peuvent y jeter leur dévolu, la petite série B ne devrait nullement les désappointer.

LE TEST DVD :

Les suppléments :

L’édition DVD propose un making-of d’un peu moins de dix minutes qui revient très furtivement sur les conditions et lieux de tournage (fonds verts, décors) avec des interventions des acteurs et de l’équipe technique. Un peu trop bref mais pas inintéressant. La bande-annonce du film est également présente.

L’image :

Le long métrage se déroule souvent dans des zones sombres en absence de lumière naturelle, la copie rend un excellent hommage au travail du chef opérateur avec de superbes contrastes qui parviennent à rendre chaque scène lisible jusque dans ses moindres détails. Les scènes extérieures dans la neige tournées le plus souvent sur fond vert restent en majorité agréable à l’œil et évite un côté cheap malvenu.

Le son :

La piste française DTS 5.1 surpasse légèrement la piste anglaise Dolby Digital 5.1 sur les effets. Les bruits d’ambiance en extérieur comme le souffle du vent jouissent d’une spatialisation intéressante sur les enceintes. Le doublage français étant tout à fait correct, la piste VF DTS peut être privilégiée ici.