Le 3 décembre 2019


- Scénariste : Sophie Lambda>
- Dessinateur : Sophie Lambda
- Collection : Une case en moins
- Genre : Autobiographie
- Editeur : Delcourt
- Famille : Roman graphique
- Date de sortie : 25 septembre 2019
Récit en forme de bouclier psychologique contre un certain type de relation toxique.
Résumé : Il était l’élu. Pour Sophie, Marcus était le bon : charmant, drôle, intelligent, et même sensible. L’aventure va vite, peut-être trop, car elle ne s’aperçoit pas qu’en le rejoignant, elle est aspirée par un manipulateur, qui use de violences verbales, de chantages affectifs et de menaces bien réelles pour lui siphonner son énergie, sa vitalité et sa capacité amoureuse...
Les relations peuvent être complexes, chaotiques ou longues distances, chacun connaît le caractère individuel et pourtant général de l’amour. Mais s’il y a bien une relation qui ne devrait pas porter ce nom de relation, puisque le lien ne va que dans un sens, c’est celle qui est toxique. Et lorsque le garçon (ou la fille, mais c’est quand même généralement un homme) se trouve être un manipulateur excellent, acteur de surcroît, la spirale s’enclenche et tout est brouillé, et la fragilité d’une personne se réveille, se brise en mille morceaux.
Ces ressentis, ces peines, ces interrogations sur sa propre santé mentale, l’illustratrice Sophie Lambda voulu en faire un livre, moitié autobiographie, moitié manuel à usage rapide de psychologie pour repérer, rembarrer ou réparer les victimes de manipulateurs. Bien plus qu’un récit de vie, c’est un vecteur de prévention, et donc presque un ouvrage de santé publique.
Sophie Lambda / Delcourt
Côté dessin, certains pourraient faire la remarque voire s’offusquer d’une forme peu conventionnelle, dans un style plutôt frais et sympathique. L’ajout d’un animal peluche totem parlant (plutôt grossier et franc du collier) façon Ted ajoute également à ce ton parfois potache qui peut surprendre pour une dénonciation, mais qui en vérité ne masque pas la gravité, cherchant au contraire à contrebalancer le pouvoir de ces manipulateurs, qui ne repose que sur leurs talents et les fragilités des autres. Aussi, voir les personnages dépérir puis au contraire repartir de plus belle et se blinder est un soulagement, un état que l’on aurait pas cru possible en ne découvrant ne serait-ce que la couverture.
Sophie Lambda / Delcourt
Avec une histoire finalement assez courte suivie d’une mise au point psychologique à destination de celles et ceux qui subiraient de telles emprises, Tant pis pour l’amour est un ouvrage dense et fondamentalement nécessaire.
248 pages - 19,99€