Tank Girl - la critique du film

Critique : En 1995, Rachel Talalay, la réalisatrice de Freddy 6 - La fin de Freddy : l’ultime cauchemar (1991) et du Tueur du futur (1993), s’apprête à sortir son troisième et dernier film au cinéma. Il s’agissait de Tank Girl, une adaptation du célèbre comic book anglo-saxon de la fin des années 80, créée par Jamie Hewlett et Alan Martin (une œuvre qui fut très prisée outre-Manche au passage). Doté d’un budget de 25M$, l’OVNI post-nuke est un flop retentissant sur le sol US (à peine 4M$ empochés dans la douleur...) et l’on vous passe les détails de son exploitation mondiale qui était accompagnée d’une réputation fâcheuse de nanar. Malgré sa liberté de ton anarchisante, les scènes loufoques absurdes s’enchaînent avec paresse et mauvais goût autour d’un scénario bâclé sans queue ni tête et donc totalement imbuvable (pour un film à l’univers désertique sevré d’eau en même temps...).

Farci aux répliques débiles, kangourous mutants crétins, vignettes de bande dessinée et à une BO punk/rock alternative détonante (on aura même droit à un caméo d’Iggy Pop), ce cocktail flashy qui aurait très bien pu pourvoir une œuvre à l’état d’esprit décapant, se révèle au final n’être rien d’autre qu’une bonne grosse mixture informe pas très marrante (sauf peut-être si vous tentez de la prendre au douzième degré et encore...). Lori Petty (jolie surfeuse dans Point Break et copine de Madonna dans Une équipe hors du commun), notre héroïne punk surnommée "Tank Girl", est la seule a échapper de peu au naufrage dans un registre effrontément azimuté. Malcolm McDowell paierait lui certainement très cher pour gommer de son CV ce rôle de grand méchant plus proche du bouffon grotesque. Le rappeur Ice-T, caché sous le costume et les maquillages risibles d’un hybride mi-homme mi-kangourou facilement irritable, en ferait de même.
Pour conclure, Rachel Talalay a pris les commandes d’un drôle de vaisseau qui implose dare-dare en vol au bout de dix minutes. Extravagant dans le mauvais sens du terme, Tank Girl atteint vite le point de non-retour en matière de gloubi boulga cinématographique. À vrai dire, on lui préférera de très loin son homologue papier.