Le 20 juillet 2021
Un objet singulier de cinéma, mais qui manque assurément d’envergure.
- Réalisateur : Ena Sendijarevic
- Acteurs : Sara Luna Zorić, Ernad Prnjavorac, Lazar Dragojević
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Néerlandais, Bosniaque
- Distributeur : Sonata Films
- Durée : 1h31mn
- Date de sortie : 14 juillet 2021
- Festival : ACID 2019
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Résumé : Alma voyage depuis les Pays-Bas jusqu’en Bosnie, son pays d’origine, pour rendre visite au père qu’elle n’a jamais connu. Elle y retrouve Emir, son cousin, pas très motivé à l’idée de l’aider, et Denis, son meilleur ami, bien décidé à tirer profit de la situation. Le trio va s’embarquer dans un road trip imprévisible au cœur du pays…
Critique : On dit que les voyages grandissent. Sauf que celui qu’Alma effectue depuis les Pays-Bas vers la Bosnie, pour retrouver un père malade, ressemble bien plus à une galère qu’à un parcours initiatique. L’héroïne est accueillie par un cousin aussi boudeur qu’elle, elle perd ses affaires dans un bus qui s’enfuit sans elle, et elle se retrouve dans les pires situations qu’un pays peut offrir. Certes, elle y trouve l’amour dans les traits d’un jeune homme volage et affectueux, mais tout cela ne semble pas suffisant pour lui donner le sourire. D’ailleurs, elle affiche une mine déconfite pendant près d’une heure et demie, lâchant timidement, lors d’une seule séquence dans une voiture, de francs éclats de rire.
- Copyright Sonata Films
Take Me Somewhere Nice est un objet de cinéma qui ne manque pas d’originalité. On comprend, dès les premières minutes, que la réalisatrice tente de construire un récit qui se veut un voyage initiatique et un retour aux sources pour une jeune fille partagée entre ses origines hollandaises et bosniaques. Ena Sendijarevic s’inspire d’un cinéma potache qui joue avec les couleurs, les coups de théâtre et l’ironie. Mais hélas, le scénario demeure un peu vain, malgré la volonté d’intégrer dans le récit des ingrédients comiques ou surréalistes qui ne manquent pas de piquant. Les carences de l’écriture confortent l’absence évidente de moyens qui n’ont pas permis à la réalisatrice d’aller au bout de ses idées. A cela s’ajoute une vision très négative de la Bosnie, réduite à un pays montagneux et terne, où les gens, quand ils ne sont pas sauvages, se démarquent par leur froideur. A l’exception d’une scène de bord de route, où Alma se retrouve sans bagages, les paysages sont mornes et n’incitent pas à s’intéresser en amont à ce pays. La photographie, le son, victimes de l’insuffisance de crédits financiers, ne concourent pas à embellir le propos.
- Copyright Sonata Films
Voilà une première œuvre qui manque assurément d’envergure. On passe un peu à côté de ce récit hirsute et singulier, qui annonce toutefois la naissance d’une réalisatrice ambitieuse et imaginative.
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