Le 19 septembre 2017
- Genre : Live
L’ex-idole des sixties ressuscite la magie de sa jeunesse (en même temps que celle de ses fans) et enflamme une nouvelle fois l’une des salles les plus mythiques de Paris.
En 1961, c’est une Panne d’essence (en duo avec Frankie Jordan) qui ouvre la route du succès à cette jeune émigrée bulgare, tout juste âgée de 17 ans.
56 ans plus tard et pour la quinzième fois, elle retrouve cette scène qui a accueilli ses premiers pas de chanteuse débutante, alors simplement accompagnée d’une guitare. Dès son entrée en scène, entre malice et fierté, elle ne manque pas de rappeler que si aujourd’hui, la guitare a disparu, elle, en revanche, est toujours là. Et elle n’est pas seule. Car la foule se presse en ce week-end de mi septembre et dans ce temple de la musique, on peut croiser ses admirateurs les plus fidèles, ceux qui la suivent depuis ses débuts, qui ont vieilli avec elle et qui l’appellent tout simplement « Sylvie » comme un membre de la famille que l’on se plaît à retrouver régulièrement. Et puis bien sûr quelques figures du métier se sont donné rendez-vous parmi lesquelles on reconnaît pêle-mêle Dominique Besnehard tout juste revenu du Festival du film d’Angoulême, le journaliste Henri-Jean Servat, l’attaché de presse Dominique Segall, le producteur Gilbert Coullier, le photographe Jean-Marie Périer, la comédienne Isabelle Mergault, Jean-Jacques Debout et Chantal Goya, les chanteuses Nicoletta ou Annie Philippe, David Hallyday venu encourager sa célèbre maman et puis Etienne Daho, Didier Barbelivien, Sophie Davant, Nikos Aliagas et quelques autres. La politique n’est pas en reste, représentée par le couple Carla Bruni/Nicolas Sarkozy à qui le bon peuple présent réserve une bien belle ovation que l’ex-président salue à coup de mains posées sur le cœur et de baisers envoyés du bout des doigts.
- Copyright Claudine Levanneur
C’est donc dans cette ambiance festive et bienveillante que Sylvie Vartan peut désormais dérouler le fil de sa vie en musique en 38 chansons et et... 3 heures (2 parties d’environ 1h15 chacune coupées par un entracte) d’un spectacle complet mené tambour battant alternant agréablement bonne humeur et nostalgie.
A 20h40, les lumières de la salle laissent la place à un écran géant qui projette les images d’une toute jeune fille aux cheveux courts et au visage rond. On la voit en interview, en photos avec son frère Eddie, en compagnie des Beatles et bien sûr de Johnny Hallyday. Nous sommes au cœur des années 60 et les 9 musiciens épaulés par 3 choristes entament déjà les premières notes de Si je chante et voilà qu’arrive la Vartan 2017, vêtue d’un smoking blanc ourlé de rouge et décoré d’une note de musique sur le côté gauche et d’une guitare sur le côté droit, réalisé par Olivier Lapidus pour Lanvin (tout comme le sera le costume de la deuxième partie)
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La voix sûre et apparemment nullement impressionnée par les 2000 paires d’yeux qui la scrutent dans le noir, elle entonne avec détermination l’un des plus grands titres de ses débuts Quand tu es là, suivi du célèbre Mister John B. sans oublier de prendre le temps de crier au public sa joie de le retrouver ce soir avec C’est bon de vous voir. C’est sur un rythme d’enfer qu’elle entraîne sans peine les spectateurs à la redécouverte de quelques tubes des sixties directement adaptés des standards américains qu’elle interprète tantôt en français, tantôt en anglais. Enfouis au fond des mémoires, ils ont vite fait de raviver avec bonheur les plus jeunes années de ses admirateurs venus en masse. Elle excelle de la même manière dans la nostalgie et sait parfaitement faire revivre La plus belle pour aller danser ou l’adolescente mutine et grave de Tous mes copains avant de nous livrer une version bouleversante de Par amour par pitié.
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Si elle continue d’arpenter la scène d’un bout à l’autre, Sylvie Vartan ne danse plus comme au temps de ses shows à l’américaine qui ont fait sa renommée. Ce qui ne l’empêche pas d’esquisser quelques pas de twist et de se lancer dans un rock endiablé à l’énergie communicative pour clôturer la première partie avec Da dou ron ron. Le temps aussi pour le public de se précipiter au devant de la scène ! La sécurité, pourtant d’une efficacité redoutable, renonce même à canaliser cette foule de baby-boomers devenus papy-boomers élevés au son d’une totale liberté.
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Après 20 minutes d’entracte, nous voilà propulsés dans l’ambiance de ses spectacles chorégraphiés et colorés des années 70 à 2000 grâce aux photos qui défilent en fond de scène. Cette fois, c’est sobrement habillée d’un costume noir pailleté qu’elle attaque un Danse ta vie à l’orchestration modernisée qui nous chatouille agréablement les oreilles. Retour à une ambiance pêchue avec le remuant Bye bye Leroy Brown et le très attendu Qu’est ce qui fait pleurer les blondes ? Puis s’installe un ton plus feutré dès lors qu’ appuyée contre le piano, l’infatigable blonde nous enchante de sa voix rauque et suave, avec ce titre tout en nostalgie qu’est Merveilleusement désenchantée pour ensuite élégamment porter l’émotion à son comble avec ces trois titres qui lui collent à la peau : Sensible, Je n’aime encore que toi et C’est fatal suivi du doux texte de son amie Carla Bruni Je chante le blues. Impossible de ne pas revenir sur la déchirure de l’exil. La Maritza et Nicolas sont là pour nous rappeler que la vie de celle qui ce soir triomphe ne fut pas qu’un long fleuve tranquille. Cheveux au vent, dont les paroles de David McNeil évoquent avec tendresse ces années passées trop vite, termine judicieusement ce retour sur une carrière qui bien que longue de plus d’un demi-siècle n’a connu que peu de temps mort.
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Quelques rumeurs qualifient ce spectacle de concert d’adieu. L’intéressée elle-même n’a rien confirmé de tel. Au vu de la vitalité dont elle fait preuve et de sa capacité à maîtriser la scène, on se surprend à penser à ceux qui, dans les années 60, lui prédisaient une carrière de courte durée et l’on souhaite qu’elle les fasse mentir encore quelques années supplémentaires.
Sylvie Vartan se produira le 23 septembre 2017 à la Bourse du Travail à Lyon (69)
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