Le 9 juin 2020
Un révérend malade, miné par la mort de son fils, tient un journal et se réfugie dans l’alcool. Destin torturé d’un religieux qui doute, transcendé par la mise en scène sans concessions de Paul Schrader. Une belle et exigeant réussite.
- Réalisateur : Paul Schrader
- Acteurs : Ethan Hawke, Amanda Seyfried, Cedric the Entertainer, Victoria Hill
- Genre : Drame, Thriller
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Universal Pictures Video
- Durée : 1h53min
- Box-office : 3,4 M$ (USA)
- Titre original : First Reformed
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– Sortie en VOD : 25 septembre 2018
Résumé : Le révérend Ernst Toller (Ethan Hawke), ancien aumônier de guerre, officie à l’église First Reformed, dans l’Etat de New-York. Il a perdu son fils, militaire tué en Irak, ce qui a conduit à son divorce. Il vit en solitaire, tient un journal, souffre de problèmes d’estomac et se réfugie dans l’alcool. Une jeune femme enceinte, Mary (Amanda Seyfried) vient lui demander son aide : son mari Michael (Philip Ettinger), militant écologiste, menace de tuer l’enfant. Parallèlement, l’association qui gère l’église prépare une cérémonie pour les 250 ans de sa création.
Critique : Paul Schrader, scénariste heureux pour Martin Scorsese, Brian De Palma, ou encore Sydney Pollack, a aussi mené une carrière de cinéaste grâce à des productions en dents de scie, le très moyen côtoyant le très bon.
Avec ce film, il surprend avec une réalisation que l’on peut qualifier de froide et austère, mais qui dresse le beau portrait sans concession d’un homme miné par la culpabilité, qui doute de sa foi.
Il y a indéniablement des résonnances avec Journal d’un curé de campagne de Robert Bresson (1951), à la fois dans la personnalité du religieux, et dans le choix d’une mise en scène pouvant être qualifiée de "minérale". Dans une moindre mesure, les œuvres d’autres cinéastes européens font écho : celles de Dreyer ou Tarkovski notamment.
Pourtant, les tourments de la société américaine contemporaine sont omniprésents et guident le récit : le traumatisme de la guerre d’Irak, l’influence des donateurs de l’église qui pose question, ainsi que la catastrophe écologique annoncée.
Le destin du révérend le mène inexorablement vers l’échec jusqu’à un épilogue pour le moins surprenant.
Ethan Hawke est incroyable dans ce rôle torturé qu’il incarne pourtant avec une douceur teintée de fatalisme.
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