Rire non communicatif
Le 3 mars 2012
Une farce navrante pour fanboys immatures.


- Réalisateur : Jared Hess
- Acteurs : Jack Black, Ana de la Reguera
- Genre : Comédie, Nanar
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h50mn
- Titre original : Nacho libre
- Date de sortie : 1er novembre 2006

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Second long métrage de Jared Hess, réalisateur du remarqué Napoleon Dynamite (inédit en France), Super Nacho est une farce navrante qui a pour but de rappeler à quel point Jack Black est capable de faire grimacer son visage mais aussi son ventre. Au-delà de dix ans, s’inquiéter.
L’argument : Nacho est un jeune homme qui a grandi au sein d’un monastère mexicain à Oaxaca. A présent, il y travaille en tant que cuisinier et prend sur lui de résoudre les problèmes financiers de son monastère. Il décide alors de participer au tournoi de lucha libre...
Notre avis : On sait depuis son précédent et sympathique Napoleon Dynamite que Jared Hess aime choisir ses acteurs en fonction de leur physique et accessoirement de leur capacité à être le personnage plus qu’à le jouer. Jack Black et Héctor Jiménez forment un duo calqué sur le modèle de Laurel et Hardy ; et, en dépit d’un cortège de gimmicks, ils n’égalent à aucun moment les non-dits drolatiques entre les deux protagonistes antinomiques de Napoleon Dynamite. Contrairement au film précédent où l’intensité allait en croissant après un démarrage anormalement mou et anodin, Super Nacho fonctionne de guingois jusqu’à une conclusion bâclée qui ressemblerait presque à du sabotage si elle n’était pas aussi assumée. Loin de s’abîmer dans la méchanceté initiale (Jack Black qui jette la bouffe aux orphelins), le cinéaste respecte un cahier des charges calibré qui rime avec consensualité dégoulinante et dérive dangereusement du côté de la farce pas drôle.
Finalement, la vraie raison pour laquelle Jared Hess déçoit ici vient du fait qu’on ne retrouve plus son sens de l’absurde, son attachement aux freaks, son élégante faculté à traduire des choses profondes sous une apparence légère et corrélat la connerie ambiante. Ici, c’est juste con pour être con et c’est trop con pour être exact : son Superman qui a oublié de voler ne provoque que l’ennui. Pas de quoi voter pour Pédro cette fois donc, mais le cas Hess mérite presque une troisième expertise après cette catastrophe : deux ou trois élans de folie pas exploitées feraient presque renaître l’espoir de retrouver rapidement le réalisateur maître de son petit talent.