Le 22 janvier 2018


- Scénariste : Siu-Chong>
- Dessinateur : Alvin Lee
- Collection : Urban Games
- Editeur : Urban Comics
- Date de sortie : 3 novembre 2017
Après ses nombreuses résurrections sur consoles de jeux, ses (télé)films, ses animes, ses mangas (Albin Michel, 2004) : Street Fighter arrive aujourd’hui chez Urban Games.
Résumé : "Alors qu’il vient de terrasser le dieu vivant du muay thai Sagat lors du premier tournoi Street Fighter, le jeune combattant Ryu retrouve le dojo de son maître Gouken pour y découvrir le corps inerte de ce dernier. Au mur, tracé dans le sang de la victime, le kanji (« Ciel ») ne laisse aucun doute quant à l’identité du coupable : il s’agit d’Akuma, frère cadet de Gouken et fidèle adepte du Satsui no Hado, l’« Instinct Meurtrier ». Au même moment, le lieutenant de l’Air Force Guile et l’agent d’Interpol Chun-Li remontent la trace d’une mystérieuse organisation criminelle : Shadaloo".
La branche "adaptations de jeux vidéos" d’Urban se penche ainsi sur l’un des jeux les plus mythiques des jeux de baston en 2D : Street Fighter. La BD se nourrit de plus d’un quart de siècle de fantasmes autour des combattants de cet univers à la fois très riche mais aussi dans lequel il reste beaucoup d’espaces à combler. C’est la mission première de ce premier tome et de ce nouveau projet signé Siu-Chong au scénario et Alvin Lee au dessin.
L’équilibre à trouver est fragile, comme toujours lorsqu’on tente de transposer un univers aussi adulé - et ce, depuis 1987 pour sa toute première version Arcade. Très inspiré par le film animé de 1994 (Street Fighter II : the animated movies), le scénario de Ken Siu-Chong tente de faire vivre tous les personnages présents à un moment ou un autre dans le jeu. La conséquence est assez fâcheuse : avec un cahier des charges aussi lourd, dur de créer de l’empathie pour chaque combattant. On passe de l’un à l’autre sans crier gare en tirant les ficelles les plus artificielles possibles. Se mêlent donc des histoires d’amour et de mort Santa Barbaresques à des tournois de guerriers venus du monde entier.
Des récits improbables qui, objectivement, ne raviront que les aficionados tant l’écriture est faiblarde. Le style graphique est en revanche très fidèle à celui de la franchise de Capcom et on s’habitue assez vite aux couleurs numériques et à leurs vibrations. La prouesse est à chercher du côté de la retranscription des coups spéciaux de chaque combattant lorsque les combats (argument numéro un du récit) explosent. Donc ceux qui ont usé leurs manettes jusqu’à la chair vont se délecter de retrouver les combos de leurs "fighters" préférés, en commençant par le mythique Shoryuken de Ryu (tout premier perso jouable de la saga).
Pas de quoi sauver totalement ce concours de gros muscles et de grosses poitrines (certaines vignettes semblent tout droit sorties d’un Hentai) risible mais tout plein d’énergie. A vous de choisir votre camp.
224 pages - 19 €