Stay Awake - Jamie Sisley - critique

Critique : Comme suivant un rituel morbide, les deux garçons doivent régulièrement aller récupérer leur mère qui s’est "perdue" en ville pour l’emmener à l’hôpital afin d’être désintoxiquée. Dans la voiture, ils lui fredonnent des extraits de chansons pour la tenir éveillée (« stay awake ! »). Ils dorment tant bien que mal dans les couloirs avant de la ramener à la maison le lendemain matin.
Le récit, en partie autobiographique de la part du cinéaste, s’attache d’une part aux parcours personnels des deux garçons et d’un autre à la situation compliquée de la maman, consciente de son addiction, mais qui y retombe invariablement. Ethan hésite entre deux universités où il est accepté, d’autant que l’une, qui a sa préférence, l’éloignerait de sa famille. Derek, qui travaille dans un bowling, court les auditions. Lui aussi va s’interroger avant d’accepter ou refuser l’une d’elles très prometteuse mais qui l’obligerait à partir loin de chez lui.

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De fait, toute la vie de cette petite famille tourne quasi exclusivement autour du problème de santé de l’un de ses membres. Ce drame de l’addiction, particulièrement sensible aux États-Unis, est ici traité avec douceur et avec beaucoup de tact. Et si le récit aborde le point de vue de la malade, il s’attache particulièrement aux conséquences qu’elles ont invariablement sur son entourage. Les deux garçons vont-ils pouvoir réaliser leurs projets, les études supérieures pour l’un, un rôle important pour l’autre ?

Sans jugement, ni morale, ce long métrage, peut-être un peu trop sage, soulève avec délicatesse et justesse un vrai problème de société. Les trois acteurs principaux servent admirablement le propos.