Le 2 mai 2007
La saison des blockbusters estivaux américains a commencé avec le lancement tonitruant de Spider-man 3, un divertissement qui se veut événementiel et qui pourtant s’avère un non-événement décevant.
La saison des blockbusters estivaux américains a commencé avec le lancement tonitruant de Spider-man 3, un divertissement qui se veut événementiel et qui pourtant s’avère un non-événement décevant.
Spider-man 3 s’installe cette semaine dans plus de 600 cinémas pour battre des records, et le film va cartonner : un mois de beau temps continu et une programmation d’avril anémique ont considérablement plombé la fréquentation. Tout le monde l’attend donc, cet homme-araignée prodige. Le public tout d’abord en manque de vrais blockbusters américains après n’avoir mangé que français pendant plus de quatre mois consécutifs, mais aussi les exploitants qui ont bien besoin de retrouver le sourire après un bon mois de salles vidées par la météo.
Cette suite aux deux cartons planétaires, première grosse production de l’été, ultra médiatisée, est conçue pour tout casser sur son passage et ce n’est pas la concurrence limitée de la semaine qui pourra s’ériger contre la franchise de Sony et Marvel. Seul Zodiac et Pirates des Caraïbes 3 pourront y prétendre ce mois-ci.
Pourtant si le succès est assuré, quinze jours après avoir vu le film, le sentiment de déception au sein de notre rédaction est flagrant. Que reste-t-il de ce magma de scènes d’action ? Rien. Aucune scène n’est réellement spectaculaire et se démarquerait d’un quelconque blockbuster, les effets spéciaux sont peu éloquents et les acteurs guère vertueux. Bref, rien ne justifie un tel tapage et encore moins un tel budget. Le divertissement est sympathique, comme beaucoup. Mais ce n’est en rien le film de l’année que la promo essaie de nous vendre.
En cela réside tout le talent des studios hollywoodiens. Créer de véritables événements à partir de produits usurpateurs incapables de se démarquer et de singulariser. Spider-man est le troisième volet d’une franchise, et cela se ressent. On est dans la redite, dans la répétition confortable et l’absence de prise de risque, donc dans le non-événement patenté. Certains défenseurs hurleront que c‘est l‘adaptation d‘une bande dessinée. Certes, mais n‘oubliez pas messieurs qu’ici c’est de cinéma dont il s’agit et non de BD.
Cette remarque sur les studios américains sert de transition parfaite à l’annonce du décès de Jack Valenti, qui nous a quittés le 26 avril dernier. Celui qui régna sur la MPAA (la Motion Picture Association of America) de 1966 à 2004, l’association chargée de veiller aux intérêts de l’industrie cinématographique américaine, était un peu le patron des patrons, le défenseur de l’Hollywood que nous connaissons tous, un homme au-dessus de tous les studios initiateur du système de classification américain en 1968 et combattant très actif contre le piratage. Avec lui, c’est toute une page de l’âge d’or d’Hollywood qui est tournée, près d’un demi-siècle de succès planétaires et de stars qui ont vu le jour sous son système. Une telle personnalité aussi forte et réfléchie et authentiquement historique mérite bien un hommage. Bien plus que Spider-man 3 dont il ne connaîtra jamais la sortie qui lance pourtant la saison qu’il attendait tant, celle des blockbusters estivaux, véritables sondes de la santé de l’industrie cinématographique américaine.
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