Magie du chaos
Le 15 décembre 2018
Un festin rutilant et exquis qui confirme le talent unique et hors norme du réalisateur de Donnie Darko. Notre coup de cœur.


- Réalisateur : Richard Kelly
- Acteurs : Sarah Michelle Gellar, Seann William Scott, Dwayne Johnson
- Genre : Science-fiction, Thriller
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Wild Side Video
- Durée : 2h40mn (montage Cannes) - 2h18mn (montage DVD)
- Festival : Festival de Cannes 2006, Sélection officielle Cannes 2006
– Durée : 2h40mn (montage Cannes)
– Durée : 2h18mn (montage DVD)
L’argument : 2008, Californie. Une attaque nucléaire surprise a précipité l’Amérique dans la guerre. Pour répondre à la pénurie de carburant, la compagnie US-ident élabore un générateur d’énergie inépuisable, qui fonctionne sur les flux de l’Océan mais altère imperceptiblement la rotation de la Terre. Bientôt, la réalité s’en trouve bouleversée, en particulier les vies de l’acteur d’action amnésique Boxer Santaros, de l’ex-star du X Krysta Now et des frères jumeaux Roland et Ronald Taverner, dont le destin se confond avec celui de l’humanité toute entière...
Notre avis : Oui, il y avait de quoi avoir peur. A la simple vue d’un casting qui a tout pour repousser le cinéphile de base et brasse quelques avatars de la culture pop et des acteurs plus ou moins has been (The Rock, Seann William Scott, Sarah Michelle Gellar, Justin Timberlake). Quand on sait en sus que le film dure plus de 2h30 [critique rédigée après Cannes, ndlr], la porte se ferme définitivement. Evidemment, on a tort. Tort parce que le film invite justement à ne pas se fier aux apparences.
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Qu’on se le dise : dans Southland tales, tout est placé sous le signe de l’excès et rien (pas même l’humanité) n’est à sauver. Comme dans Donnie Darko, le premier essai ultra maîtrisé et prometteur de Richard Kelly, il y a suffisamment de matière, d’enjeux et de promesses pour donner envie de voir le film à répétition. Contre toute attente, The Rock et Sarah Michelle Gellar forment un couple suave et craquant : il démontre un don assuré pour la comédie sans tomber dans le cabotinage, elle parvient à rendre très touchant un personnage de prime abord unilatéral de nunuche ex-star du porno devenue une icône à la Britney Spears. La meilleure surprise vient de Seann William Scott, acteur a priori irrécupérable que l’on pensait voué aux teenage movie, et qui, dans un rôle complexe, fait montre de la sobriété nécessaire. Tels les archétypes qu’ils incarnent, les acteurs révèlent des tonnes de choses que le spectateur n’aurait pas soupçonnées. L’atmosphère ténébreuse et cotonneuse du film suffit à contraster avec la superficialité potentielle de l’intrigue.
Objet éminemment pop rock, Southland tales cherche à percer les secrets - mais aussi les démons - de la grande Amérique et montre la beauté cachée de l’existence. En apparence, un énième machin branchouille et poseur. En profondeur, il s’agit d’une enquête métaphysique avec des failles temporelles, des secrets qui surgissent des ténèbres, des personnages excentriques et surtout un univers visuel très fort. Sous sa fausse futilité, tout ce tumulte recèle de profonds abîmes existentiels et politiques. Un objet filmique non identifié parce que mal identifiable, tellement fragile qu’il peut facilement se casser (et se faire casser par les réfractaires aux expériences originales). Qu’ils beuglent ! Southland tales, grand bloc qui cache un cœur sensible et une mélancolie viscérale, séduit l’œil et l’intellect par ses audaces et hante dangereusement l’esprit. Plus on y repense, plus il prend de la valeur.
gypec 21 novembre 2007
Southland tales - la critique du film
Une atmosphère sombre et prenante qui promet, un scénario ambitieux... N’y a t’il pas eu une série diffusée en France en 2005 ? Je me souviens du passage entre trois univers distinct par le canal de l’eau, d’une espèce de centrale situé au milieu d’un lac, ....
Frédéric Mignard 10 avril 2009
Southland tales - la critique du film
Un film iconoclaste dont le seul plaisir semble de perdre le spectateur dans les méandres d’un script abscons.Drôle, inquiétant, fascinant, mais également lassant et énervant, ce mélange de Donnie Darko et David Lynch a été un bide mondial monumental. On peut comprendre pourquoi.