Le 17 septembre 2008
Les premiers pas de réalisatrice de Madonna ou comment, vingt-cinq ans après, la Ciccone réalise enfin son rêve de 7ème art.
Les premiers pas de réalisatrice de Madonna ou comment, vingt-cinq ans après, la Ciccone réalise enfin son rêve de 7ème art.
Difficile de suivre la madone. Jadis piètre actrice qui accumulait les mauvais choix cinématographiques, voici la Ciccone derrière la caméra pour son premier film en tant que réalisatrice. On en perdrait presque notre latin, tellement la surprise est grande. La lady, à la carrière longue de 25 ans, enchaîne les albums et les tournées mondiales (4 de chaque s’il vous plaît en huit ans, plus que Michael jackson en 20 années !) ; elle s’épanouit dans une vie de famille à rebondissements et veille sur ses deux enfants avec un tel instinct maternel quelle en a commandé un troisième dans un orphelinat du Malawi ; depuis elle s’est investie à fond dans l’humanitaire pour sauver les orphelins du sida, produisant même un spectaculaire documentaire sur le sujet (sortie française prévue pour janvier 2009) ; elle s’est astreinte à la publication d’une dizaine d’ouvrages pour enfants dont les fonds vont directement dans le tiroir-caisse de la Kabbale dont elle passe quotidiennement une bonne heure à étudier les textes érudits (son engagement financier et l’ostracisme qu’elle fait subir à son entourage proche n’y appartenant pas nous induiraient presque à croire au caractère sectaire de cette organisation spirituelle) ; cette même madone accomplit des heures d’entraînement quotidien dans les salles de gym ; elle aligne les sorties people et signe des contrats historiques avec des promoteurs de tournées peu scrupuleux (100 millions de dollars pour dix ans quand même, ce n’est pas rien)... On la voit à Cannes, à Berlin, dans le camp de Barack Obama, célébrant ses 50 ans ou les 40 ans de son mari... Bref, douée du don d’ubiquité, elle est partout. On se demanderait presque avec un tel emploi du temps, à faire jalouser celui de notre président de la république (et de rien d’autre, n’est pas Madonna qui veut, faudra se contenter de Carla), comment elle a bien pu, en plus, tourner un long métrage, qu’elle a écrit de surcroît. A-t’elle eu recours à un nègre ? La conclusion n’est pas évidente, et donc plus fascinante encore que le simple exercice de passage à la réalisation.
Le résultat de ses efforts, qui sort ce mercredi, s’avère, certes, terriblement éloigné de la madone bling bling, entrepreneuse en or, puisqu’il s’agit d’un petit film d’art et essai britannique comme les Français les affectionnent tant, mais dans cet ultime élan de simplicité et de retenue, la star, humble, affiche toute cette sensibilité dont elle a su saupoudrer son incroyable carrière. Sa rébellion, son idéalisme, son indépendance de caractère et une foultitude de détails autobiographiques font de cette première œuvre, intitulée Obscénité et vertu, la curiosité de la semaine.
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