Sleeper T.1 : En territoire ennemi – Ed Brubaker, Sean Phillips – la chronique BD

Critique : Sleeper est une série publiée entre 2003 et 2005 au sein du label Wildstorm créé par Jim Lee pour Image Comics, label qui a été acheté par DC Comics en 1998. Prévu en deux volumes, Sleeper est précédé de la mini-série Point Blank qui met en scène Lynch et l’Organisation internationale. Le récit emprunte à l’univers de WildCATS le supervilain Tao, un personnage créé par Alan Moore. Scénariste multi-récompensé aux Eisner Awards, Ed Brubaker conçoit un récit d’espionnage qui, s’il met en scène des personnages dotés de pouvoirs – Holden Carver a ainsi la capacité de guérir et de stocker la douleur dans son organisme pour la transférer à quelqu’un d’autre par simple contact physique – se concentre avant tout sur la psychologie des personnages. Sleeper reprend ainsi les codes du polar noir avec une narration centrée sur une enquête – qui a tenté d’assassiner John Lynch ? –, des personnages à la morale douteuse, la mise en scène des bas-fonds des métropoles… L’ensemble est extrêmement efficace : les principaux personnages sont bien campés et les rebondissement tiennent en haleine le lecteur jusqu’à la dernière page.

Colin Wilson et Ed Brubaker / Urban Comics pour l’édition française

Extrait de Point Blank, qui précède Sleeper.

Aplats de noirs et couleurs sombres sont de rigueur dans le dessin de Sean Phillips, qui adopte une composition nerveuse. De nombreuses planches présentent une scène d’ensemble qui se découpe en une succession de petites cases. Si les décors mettent parfaitement le lecteur dans l’ambiance, l’artiste se cherche encore dans la représentation des faciès de ses personnages, une faiblesse qui n’altère cependant guère le plaisir de lecture.

Sean Phillips et Ed Brubaker / Urban Comics pour l’édition française

Récit d’espionnage bien plus qu’aventure de super-héros, Sleeper séduira les amateurs de polars et constitue un récit indispensable pour les amateurs d’Ed Brubaker.