Le 12 juillet 2023


- Scénaristes : Xavier Bétaucourt>, Annick Cojean>
- Dessinateur : Étienne Oburie
- Genre : Biographie, Historique
- Editeur : Steinkis
- Famille : Roman graphique
Un nom devenu mythique, qui évoque immédiatement une loi, une histoire, une image. Un portrait délicat de Simone Veil, femme sensible et engagée, militante et ministre, rescapée des camps et académicienne.
Résumé : Paris, 30 juin 2017, 10h. Annick Cojean, grand reporter en route pour {le Monde}, reçoit un appel : Simone Veil est morte. Sa rédaction lui demande, à elle qui la connaissait si bien, une page, 10.000 signes, pour le supplément du lendemain. Annick Cojean a noué au fil des entretiens et des années un lien particulier avec Simone Veil. Une relation de confiance, une relation de femmes bien au-delà du métier. Elle se replonge, le temps d’une journée et d’une nuit, dans 40 ans de souvenirs et de notes. 10.000 signes pour une vie.
Critique :Ces 10.000 signes deviennent, 3 ans plus tard, un roman graphique et un portrait délicat de Simone Veil. Au-delà d’un nom devenu mythique, un nom qui évoque immédiatement une loi, une image, Annick Cojean retisse l’histoire de la femme : sa déportation dans les camps, sa carrière d’avocate, celle de députée, de ministre sous les gouvernements de Mitterrand et de Giscard d’Estaing, de présidente du parlement européen et d’académicienne… jusqu’à sa panthéonisation.
- Annick Cojean, Xavier Betaucourt, Étienne Oburie / Steinkis et Plon
Les grands moments de la vie publique de Simone Veil n’éclipsent pas les évènements marquants de sa longue vie de femme. Une femme qu’a appris à connaître Annick Cojean au fil des ans et des rencontres, et dont la vie personnelle fait, de moment en moment, écho à la sienne. On perçoit d’ailleurs au fil du récit une certaine tendresse, en sus d’une admiration et d’un respect évidents, de la part de la journaliste.
La colorisation pastel et une certaine épuration du dessin adoucissent le récit, démarche indispensable quand il est évoqué, par exemple, le séjour de Simone Veil à Auschwitz, ou les débats à l’Assemblée autour de la loi sur l’avortement. Les changements de teintes permettent également de rendre extrêmement fluides les changements de temporalité dans le récit.
- Annick Cojean, Xavier Betaucourt, Étienne Oburie / Steinkis et Plon
Annick Cojean livre donc ici un récit complet, émouvant, et agréablement personnel de la vie de Simone Veil, dont l’engagement et le courage ont marqué les Français au point d’en faire une héroïne.
L’article du Monde, rédigé par Annick Cojean le jour de la mort de Simone Veil et dont il est question au début du récit, est reproduit dans son intégralité à la fin de l’ouvrage.
Ce roman graphique peut être le pendant de celui de Pascal Bresson, Simone Veil – l’Immortelle, sorti en 2018.
- Annick Cojean, Xavier Betaucourt, Étienne Oburie / Steinkis et Plon
192 pages – 9,95 € en format de poche