Le 15 novembre 2017
Une galerie de personnages justes et touchants au service d’un récit fraternel jamais mièvre.
- Réalisateur : Mikael Buch
- Acteurs : Mélanie Bernier, Audrey Lamy, Félix Moati, Nils Othenin-Girard
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Rezo Films
- Durée : 1h24mn
- Date de sortie : 15 novembre 2017
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Résumé : Simon va bientôt devenir père. Mais comment ce jeune homme hors-normes pourrait-il s’occuper de son enfant s’il ne parvient pas à prendre soin de lui ? Sa rencontre avec Théodore, ado attachant et teigneux élevé par sa mère, va sérieusement bouleverser ses... incertitudes. Le temps d’une nuit, tandis que l’épouse de Simon et la mère de Théodore font front commun, les deux insoumis se lancent dans une course folle... Vers l’acceptation de soi ?
Notre avis : Après son premier long-métrage Let my people go décrivant les tribulations d’un héros fantasque coincé entre judéité et homosexualité, le jeune réalisateur Mikael Buch nous emmène sur les pas de personnages qui, au milieu d’un tourment existentiel important, trouvent la force d’être bienveillants envers les autres. Une façon élégante de se confronter à la vie tout en prenant soin de n’en garder que la substantifique moelle. Le réalisateur nous communique sans peine l’amour qu’il porte à ces êtres excentriques qu’il tient à nous présenter sous leur meilleur jour même si leur soif d’idéal peine à s’accorder avec les contingences du quotidien et les conduit souvent à adopter des attitudes jugées inopportunes.
- Copyright Mona Films
Dans un Paris grouillant et authentique du quartier de la place Clichy, amoureusement filmé, on cavale derrière Simon, ce grand gaillard trentenaire à la fois fragile et fulminant. S’il sort d’un séjour en hôpital psychiatrique, ce n’est ni parce qu’il est fou, encore moins parce qu’il est dangereux (du moins pour les autres) : c’est juste qu’il est sérieusement inadapté aux réalités de la vie. Ce n’est pourtant pas faute d’essayer. Car, il ne demande rien d’autre qu’une vie « normale » aux côtés de Rivka, sa femme, rabbin de surcroît, dont il est profondément amoureux, et qui a pour élève Théodore, un gamin de 13 ans, insolent et rebelle, qui en veut à la terre entière et plus particulièrement à ce père qu’il aimerait connaître, pour pouvoir se forger une identité masculine et réaliser son rêve de devenir plus fort.
Inévitablement, leurs chemins se croisent d’abord de manière chaotique, puis ces deux cœurs en peine, l’un empêtré dans sa difficulté à devenir adulte, l’autre angoissé à l’idée de devoir assumer une paternité, finissent par s’épauler l’un l’autre. Même s’il est à la recherche d’une image de virilité plus parfaite que celle que Simon peut lui offrir, Théodore finit par accepter les faiblesses de ce père de substitution et par là-même apprend à s’aimer lui-même.
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Alternant régulièrement points de vue masculin et féminin, le récit laisse la place au cœur et à la raison, représentés par la femme de Simon, à qui sa foi et son rabbinat ont permis de trouver un rapport à l’autre joyeux et équilibré, et par la mère de Théodore, un bon petit soldat qui ne s’était jusqu’alors jamais autorisé à sortir de son rôle de mère et que cette nuit particulière va transformer jusqu’à l’ouvrir aux autres.
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Sans doute peut-on regretter que le réalisateur, ébloui par le charisme de ses personnages, n’accorde que peu de temps au développement des thèmes principaux (le rôle du père et de la figure masculine dans nos société contemporaines, la place de la religion, le clivage hommes/femmes). Mais la direction d’acteurs est remarquable, y compris pour les rôles secondaires ou mineurs. Leur talent contribue à la réussite d’une comédie dont l’humour est teinté de gravité, et qui dévie vers la noirceur. La palme de l’excellence revient à Mélanie Bernier qui illumine de sa sensualité et de sa pétulance toutes les facettes d’un personnage à la fois doux et fort. Sa partenaire Audrey Lamy n’est pas en reste, émouvante de droiture et de pugnacité dans un rôle de mère-courage qui lui colle à la peau. Le casting masculin, d’une parfaite homogénéité, est dominé par le duo bouleversant formé par Félix Moati, impeccable, et le jeune Nils Othenin-Girard, qui incarne avec entrain un personnage fougueux et indocile. Tournant le dos à toute forme de cynisme, Simon et Théodore est avant tout un film à l’esprit tout particulièrement optimiste dont la fraîcheur vous mettra le sourire aux lèvres pour longtemps.
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