Le 27 avril 2015
Un polar urbain vitaminé qui marche sur les traces du Justicier dans la ville. A défaut d’être original, ce film canadien est plutôt efficace et prenant.
- Réalisateurs : Maura O’Connell - Paul Donovan
- Acteurs : Brenda Bazinet, Tom Nardini, Daryl Haney
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Survival
- Nationalité : Canadien
- Durée : 1h24
- Titre original : Self Defense
- Âge : Interdit aux moins de 16 ans
- Date de sortie : 8 août 1984
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Un polar urbain vitaminé qui marche sur les traces du Justicier dans la ville. A défaut d’être original, ce film canadien est plutôt efficace et prenant.
L’argument : Des voyous profitent d’une grève des policiers de la ville d’Halifax pour tuer des gens en toute impunité.
Notre avis : Récemment diffusé lors du festival lyonnais Hallucinations Collectives, Siege est un film oublié en France, sorti brièvement dans nos salles en 1984 et surtout visible en VHS, dans les années 80, où il gagna une certaine notoriété.
Le thriller est un huis-clos dans la longue lignée des œuvres d’auto-défense (son titre original étant d’ailleurs Self defense) qui faisaient polémique à l’époque (L’inspecteur Harry, Un justicier dans la ville, Class 84). En provenance du Canada, ce long métrage co-réalisé par Paul Donovan et sa compagne Maura O’Connell, donne dans le polar urbain sombre, typique du cinéma des années 70 (Un justicier dans la ville de Michael Winner, Big racket d’Enzo G. Castellari) où il faisait bon d’exploiter le sentiment d’insécurité de la population, notamment en raison de l’explosion des crimes dans le New York en proie à la crise économique, où la pauvreté était une réalité quotidienne.
Pour autant, Siege dépasse le statut du polar lambda en se basant sur un fait divers particulièrement étonnant, une grève de la police d’Halifax qui a duré 51 jours en 1981. Ce qui frappe d’emblée dans Siege, ce sont les rues complètement désertes. Il n’y a pas âme qui vive. Et pour cause, les gens, qui ne sont plus protégés par la police, ont peur de croiser des individus dangereux (American Nightmare, avant l’heure ?) et restent donc cloîtrer chez eux. Avec une sécurité publique aux abonnés absents, les plus bas instincts s’éveillent...
Le minimalisme du film, dû à son budget étriqué, renforce l’atmosphère de terreur qu’ont souhaité véhiculer les réalisateurs. On est rapidement au cœur de l’action avec cinq petites frappes homophobes venues s’amuser à terroriser des clients dans un bar gay (le syndrome post Cruising de Friedkin, autre thriller déliquescent en milieu homosexuel). Les choses s’enveniment rapidement et se soldent par un massacre, avec un survivant, un témoin gênant à éliminer.
La suite du film se déroule dans un quasi huis-clos et confronte deux groupes armés, les "bons" d’un côté (parmi lesquels le personnage homosexuel ayant réchappé au massacre, et deux non-voyants) défendant leur espace, et les chasseurs avides de sang. Ce long métrage est également clairement sous l’influence de John Carpenter, celui d’Assaut.
Le film est old school mais dégage néanmoins un charme certain, celui du slasher peut-être, auquel le film emprunte certains codes : l’ingéniosité déployée par les protagonistes pour faire face à l’artillerie lourde de leurs opposants. A ce niveau, la palme revient sans conteste à cette lance artisanale créée avec des clous et des vis, pour une scène douloureuse.
Pur produit de son époque, sous influence de grands maîtres, Siège est surtout d’un cynisme glaçant.
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