Le 1er août 2015
Un beau drame en mineur, construit en petites touches poignantes.
- Réalisateur : Richie Mehta
- Acteurs : Tannishtha Chatterjee, Rajesh Tailang, Anurag Arora
- Genre : Drame
- Nationalité : Indien, Canadien
- Editeur vidéo : Blaq Out
- Durée : 1h36mn
- Date de sortie : 27 août 2014
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– Sortie DVD : le 9 juillet 2015
Un beau drame en mineur, construit en petites touches poignantes.
L’argument : Un couple de New Delhi tente de retrouver leur fils disparu.
Notre avis : Sur un sujet qui pouvait donner lieu à un mélodrame larmoyant, Richie Mehta signe au contraire un film tout de retenue qui fait de cette quête atroce un cheminement subtil. Sa grande qualité est de rester continuellement à hauteur d’homme. On voit d’ailleurs peu de ciel -quelques plans de coupe, essentiellement – pour se concentrer sur les visages et cerner leurs évolutions. Sur ces visages (les parents, mais le père surtout), les larmes sont rares : il y a là une sorte de dignité mêlée de résignation qui serre le cœur.
Le film raconte donc la recherche d’un fils disparu ; cette quête se heurte à une administration dépassée ou obtuse, souvent des personnes fermées, même si elles peuvent évoluer comme la femme policier qui longtemps ne regarde pas le père. Mais c’est le cheminement moral plus que le déplacement physique qui intéresse le cinéaste : si Mahendra prend le bus et le train, la caméra cadre moins les paysages que ce visage têtu, obstiné, vaincu cependant par son humilité sociale. C’est aussi une descente aux enfers dans l’Inde profonde : peu à peu le père comprend le sens que peut prendre le mot « disparition » et touche du doigt la misère la plus noire, jusqu’à cette phrase prononcé par un garçon des rues : « Peut-être qu’il a de la chance et qu’il a quitté ce monde. »
© ASC Distribution
Loin de l’Inde flamboyante des comédies de Bollywood, Siddarth présente un monde de petites gens, exerçant d’improbables métiers, guettées par les problèmes d’argent. Un monde aussi où pour survivre on contourne la loi interdisant le travail des enfants. D’ailleurs le film en dit long au passage sur leur condition et celle des femmes.
On crie très peu dans le film ; il y a peu de moments forts. C’est par petites touches sensibles, par une succession de déambulations lentes, de rencontres, que Mehta construit un désespoir secret. La sensation finale en est décuplée : l’appel au grand-père, la vie qui continue dans ses menus détails, l’impression d’oubli, sont autant d’éléments qui élaborent une tristesse en mineur qui perdure longtemps après la projection.
Les suppléments :
Six scènes coupées (10mn), ni essentielles ni passionnantes, qui explicitent ce que le réalisateur a bien fait de couper.
Le making-of est assez terne et convenu. Quelques moments intéressants, notamment sur la difficulté de tourner dans la rue.
14 minutes sur l’enregistrement de la musique du film à Londres, passionnantes, avec une révélation quant à la référence à Blade runner.
L’image :
Copie propre et nette, avec un léger manque de définition dans les plans sous-exposés.
Le son :
Bel équilibre entre l’ambiance des rues, les dialogues et la musique.
Galerie Photos
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