Si tu es un homme - Simon Panay - critique

Notre interview de Simon Panay

Critique : Le jeune garçon est payé très modestement en sacs de cailloux, dans lesquels il trouvera, peut-être et avec beaucoup de chance, une pépite d’or qui lui rapportera un peu, beaucoup... ou rien. À pied, il retourne occasionnellement dans sa famille pour retrouver son père et ses deux femmes avec lesquelles il a eu cinq enfants. Ce dernier, qui cultive un bout de terre, ne gagne pas l’argent pourtant nécessaire pour envoyer Opio à l’école (l’équivalent de cinquante-trois euros).
Ce sera au gamin de gagner assez d’argent à la mine afin de la financer lui-même. Désormais, la seule solution pour lui, c’est de demander une dérogation d’âge au chef de la mine afin de pouvoir y descendre pour gagner de quoi payer l’école, dérogation qu’il va obtenir.

Copyright Loull Production/Moteur s’il vous plaît/Acacia Productions Burkina/Arnaud de Buchy et Canal + International

Ce premier long métrage de Simon Panay, après plusieurs courts tournés aussi en Afrique occidentale, doté d’une très belle lumière, suit le jeune garçon au plus près, sans misérabilisme, ni jugement de quelque sorte, dans son difficile quotidien. Sorte de titi, il devient presque mutique et le regard fuyant quand il retrouve son père et toute sa famille. Vêtu d’un éternel T-shirt jaune, le garçon, malin et débrouillard, attire la sympathie avec cette course à l’or qui devient comme une addiction au jeu : trouver le gros filon qui va lui apporter la fortune !

Mais la vraie pépite, c’est le film lui-même : une très belle réussite du film documentaire dû à un jeune réalisateur prometteur de tout juste trente ans.