Le 4 mai 2005
Shizo a le mérite de nous faire découvrir le cinéma du Kazakhstan dont peu de films nous sont parvenus jusqu’à présent. Il s’agit de la première œuvre d’une jeune réalisatrice, Guka Omarova, qui signe un long métrage prometteur.
- Réalisateur : Gulshat Omarova
- Acteur : Olzhas Nusupbaev
- Genre : Drame
- Nationalité : Français, Allemand, Russe, Kazakh
- Distributeur : Zootrope Films
- Durée : 1h26mn
- Titre original : Shiza
- Date de sortie : 4 avril 2005
- Festival : Festival de Cannes 2004
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Résumé : Mustafa, quinze ans, est surnommé Shizo. Personne ne croit en son avenir. Il est chargé par le petit ami de sa mère d’embaucher des boxeurs pour des matchs illégaux. Mais sa vie bascule lorsque le combattant qu’il vient de recruter est mortellement blessé...
Critique : Shizo a le mérite de nous faire découvrir le cinéma du Kazakhstan dont peu de films nous sont parvenus jusqu’à présent. Il s’agit de la première œuvre d’une jeune réalisatrice, Guka Omarova, qui signe un long métrage prometteur. Le personnage principal est surnommé Shizo : il s’agit d’un adolescent souffrant de troubles psychiques qui se retrouve quelque peu livré à lui-même. Son beau-père, un ex-boxeur porté sur la bouteille, lui fait découvrir le monde interlope des combats à trophée (ici : une vieille Mercedes). L’action se situe au début des années 90, période de transition et de troubles, au cours de laquelle la débrouillardise et les « galères » semblent être le lot commun des compatriotes de Shizo, de la douche froide dans un préfabriqué vétuste au minable braquage du bureau de change local. Ces laissés-pour-compte de la société de consommation se déplacent dans un décor (hangars sordides, terrains vagues inquiétants) qui crée une sensation d’étouffement et d’aliénation, d’autant plus que le petit hameau dans lequel vivent les personnages semble être le bout du monde. Loin d’être misérabiliste, cette vision de l’exclusion est un atout pour créer la tension narrative et tisser la (légère) trame policière. Mais Shizo est aussi un beau portrait d’adolescent, qui rejoint la cohorte des Antoine Doinel et autres « effrontés » du cinéma. L’amitié qui le lie à une jeune veuve encore plus pauvre que lui cède un peu au sentimentalisme mais ne nuit pas à la réussite de l’ensemble. Guka Omarova maîtrise aussi bien le rythme des scènes d’action que la description des fragments de la vie quotidienne.
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