Seul le titre français craint un peu
Le 2 janvier 2013
Rythme lymphatique, intrigue déroutante : un singulier petit film.


- Réalisateur : Mike Hodges
- Acteurs : Charlotte Rampling, Malcolm McDowell, Clive Owen, Jonathan Rhys-Meyers
- Genre : Drame, Thriller
- Nationalité : Américain, Britannique
- Editeur vidéo : TF1 Vidéo
- Durée : 1h42mn
- Titre original : I'll sleep when I'm dead
- Date de sortie : 6 juillet 2005

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Rythme lymphatique, intrigue déroutante : un singulier petit film.
L’argument : Will est un ancien caïd qui a fui Londres et le milieu du crime pour échapper à la violence et à la dépravation de ses jeunes années. Pourchassé par son passé, il tente péniblement de retrouver une paix intérieure en vivant en solitaire dans les forêts du pays de Galles.
En quittant Londres, il a délaissé son jeune frère Davey, devenu dealer mondain. Un soir, celui-ci est suivi jusqu’à son domicile et sauvagement agressé.
Notre avis : Certains risquent de lui préférer le clinquant Layer cake, fruit trompeur de la nouvelle vague anglaise de polar lancée entre autres par Guy Ritchie. Mais ce n’est pas parce que le style du film de Mike Hodges est plus complexe et classique que la facture est moins bonne. Non seulement Seule la mort peut m’arrêter, dont la sortie hexagonale a été massacrée, n’a rien de honteux, mais surtout il relève plus qu’honnêtement le défi de proposer une alternative à cette déferlante clippesque et tape-à-l’œil. Si en apparence le récit semble ancré dans les conventions, le film instille un trouble persistant qui donne à se poser des questions sur les personnages, en particulier Will (Clive Owen) qui trimbale un cortège d’ambiguïtés et un passé ombrageux.
On a l’impression de voir le remake de Get Carter mis en scène par Mike Hodges lui-même, quelques années plus tard. Problèmes incontestables : le rythme (lymphatique) et l’intrigue (déroutante) qui peuvent légitimement laisser rétif. Mais pour peu qu’on succombe à l’atmosphère envoûtante et qu’on oublie les errements parfois superfétatoires, ce singulier petit film fait agréablement tache dans un registre estival généralement fréquenté par les fonds de tiroir et les blockbusters bourrins.