Le 30 juillet 2017
Un beau film tendre et amer.
- Réalisateur : Woody Allen
- Acteurs : Mia Farrow, Dianne Wiest, Sam Waterston, Denholm Elliott, Jack Warden, Elaine Stritch
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h22mn
- Box-office : 308 555 entrées
- Date de sortie : 9 mars 1988
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Résumé : Six personnes sont réunies dans une maison de campagne du Vermont à la fin de l’été. Entre chacune d’elles des liens intenses et affectifs et une impossibilité totale à communiquer.
Notre avis : Les années 80 sont pour Woody Allen une période d’intense production, ce qu’il confirmera par la suite, mais avec une inspiration constante et quelques œuvres majeures. Parmi celles-ci, September, qui appartient à l’ensemble consacré à Mia Farrow, se présente comme un huis-clos bercé de tendre mélancolie. Dans une maison familiale, Lane accueille sa mère et son beau-père, un écrivain, Peter, sa meilleure amie, Steffie, et un voisin, Howard. À la manière de Tchekov, ils parlent, se dévoilent ou se dérobent. Peu de bruit cependant : le seul éclat est une dispute entre mère et fille qui culmine avec la divulgation d’un secret. Le reste est feutré, sensible, plus drame intime que tragédie.
Dans ce monde intellectuel où on cite Kurosawa en écoutant Art Tatum, les êtres délicats et indécis évoquent leurs sentiments circulaires : Howard aime Lane qui aime Peter qui aime Steffie, qui est mariée et a des enfants. De cette ronde Allen tire le meilleur, entre gros plans attachants et doux travellings, dans une atmosphère automnale où le sépia cache meurtrissures et failles. Tous sont fragiles, même Diana en vieille actrice au tempérament hâbleur. Et que dire de Lane, dépressive, geignarde, aux projets flous ? Si elle est au centre, ce sont les autres qui vivent véritablement.
On le sait, Woody Allen peut être un grand dialoguiste : il livre ici à Elaine Stritch de magnifiques phrases sur le vieillissement, et à son mari une réflexion subtile sur le hasard. Car au fond, semble dire le scénariste-réalisateur, tout cela, non seulement leurs petits sentiments, mais aussi le monde, l’univers n’est que « convulsions temporaires ». Il ne s’est décidément rien passé pendant ces quelques heures : une panne d’électricité, des mots échangés, mais, comme prévu, Diane et son mari vont à Palm Beach, Peter retourne à New-York, Steffie à ses enfants et Howard à sa solitude. Mais c’est dans ce rien, ce bout d’ineffable, cette minuscule conjonction, que le film déroule sa petite mélodie émouvante. Petite, et cependant entêtante, comme si elle touchait à notre intime, à la manière du jazz que les personnages écoutent en boucle. Et la dernière réplique du film, toute simple, sonne comme une sorte de volontarisme amer : « ça va aller ».
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